Découverte: la fièvre, un facteur de l'émergence de la résistance bactérienne

Publié par Redbran le 02/07/2024 à 06:00
Source: JAC-Antimicrobial Resistance
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Une légère augmentation de la température corporelle pourrait-elle influencer la résistance aux antibiotiques ? C'est la question intrigante à laquelle une équipe de chercheurs internationaux a cherché à répondre. Leurs expériences en laboratoire révèlent des résultats surprenants qui pourraient changer notre approche de la lutte contre la résistance antimicrobienne.


Des scientifiques des Universités de Groningen, Montpellier et Oldenburg ont observé comment une fièvre peut modifier le taux de mutations des bactéries E. coli. En augmentant la température de 37 à 40 degrés Celsius, ils ont constaté une augmentation significative de la fréquence des mutations favorisant la résistance aux antibiotiques.

Si ces résultats se confirment chez les patients humains, la gestion de la fièvre pourrait devenir une nouvelle méthode pour réduire l'émergence de la résistance aux antibiotiques. Publiée dans JAC-Antimicrobial Resistance, l'étude propose une approche innovante en combinant antibiotiques et régulation de la température corporelle pour lutter contre ce problème mondial.

Concrètement, le taux de mutation des bactéries en fonction de la température a été étudié par l'équipe, composée notamment de Timo van Eldijk et d'Eleanor Sheridan. Ils ont exposé des cultures d'E. coli à 37 et 40 degrés Celsius, puis à trois antibiotiques différents: ciprofloxacine, rifampicine et ampicilline. Les résultats montrent que les mutations vers la résistance augmentent avec la température pour les deux premiers antibiotiques, mais diminuent pour l'ampicilline.

Cette différence observée avec l'ampicilline a été validée par des expériences répétées dans plusieurs laboratoires. Les chercheurs pensent que l'efficacité de l'ampicilline est particulièrement dépendante de la température, ce qui expliquerait ces résultats.


Colonies de bactéries E. coli sur une plaque d'agar contenant de la ciprofloxacine.
A gauche, les mutants résistants issus d'une population cultivée à 37 °C (température corporelle normale).
A droite, les mutants résistants issus d'une population cultivée à 40 °C (température de fièvre).
Crédit: Eleanor Sheridan / University of Groningen.

L'équipe conclut que des modifications de la température peuvent avoir un impact majeur sur le développement de la résistance antimicrobienne. Ces découvertes pourraient guider de nouvelles stratégies thérapeutiques combinant contrôle de la fièvre et choix d'antibiotiques adaptés.
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