Détection d'un neutrino battant tous les records au fond de la Méditerranée 🌌

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Nature
Autres langues: EN, DE, ES, PT
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

Le 13 février 2023, un neutrino d'une énergie record a été capté par le télescope sous-marin KM3NeT, installé au large de la Sicile. Cette découverte, publiée dans Nature en février 2025, marque une étape majeure dans l'étude des phénomènes cosmiques les plus violents, comme les trous noirs ou les sursauts gamma.

Les neutrinos, particules élémentaires presque insaisissables, traversent la matière sans interagir avec elle. Leur détection est une épreuve technologique, mais leur étude offre des informations précieuses sur les événements astrophysiques extrêmes. Ce neutrino, d'une énergie de 220 pétaélectronvolts (soit 220 millions de milliards d'électrons-volts), ouvre une nouvelle fenêtre sur l'Univers.


Vue artistique du détecteur KM3NeT
© Camille Combes, Agence Ouvreboîte
Image Wikimedia

Une énergie record pour une particule minuscule

Avec une énergie trente fois supérieure à celle des neutrinos précédemment détectés, ce neutrino met à l'épreuve les modèles astrophysiques actuels. Son origine pourrait être liée à des phénomènes cosmiques violents, comme des explosions d'étoiles ou des trous noirs supermassifs.

Cette détection a été rendue possible grâce au télescope KM3NeT, immergé à 3 450 mètres de profondeur. Ce télescope intègre des capteurs de lumière, qui ont enregistré la lumière Tcherenkov produite dans une très rare interaction du neutrino avec l'eau, et sa vitesse supraluminique dans ce milieu.

KM3NeT: un observatoire sous-marin de pointe

Le télescope KM3NeT, non encore complètement achevé, comprend deux sites: ARCA, dédié aux neutrinos de haute énergie, et ORCA, spécialisé dans les basses énergies. Ces installations exploitent les propriétés de l'eau profonde pour détecter les neutrinos avec une précision inégalée.

L'environnement marin offre des conditions idéales: absence de lumière parasite et transparence de l'eau. Les capteurs, ancrés au fond de la mer, détectent les flashes lumineux produits par les neutrinos, permettant de reconstituer leur trajectoire et leur énergie.

Une origine encore mystérieuse

Les chercheurs tentent de remonter à la source de ce neutrino, qui pourrait provenir d'un événement extragalactique. Les blazars, trous noirs supermassifs ou sursauts gamma sont parmi les hypothèses envisagées.

L'analyse de la direction et de l'énergie du neutrino permettra d'affiner ces hypothèses. Cette découverte pourrait également éclairer l'origine des rayons cosmiques, des particules ultra-énergétiques dont la source reste inconnue.

Une nouvelle ère pour l'astronomie des neutrinos

Cette détection marque le début d'une nouvelle ère pour l'étude des neutrinos. KM3NeT, une fois complètement achevé, permettra d'observer davantage de ces particules et de mieux comprendre les phénomènes cosmiques extrêmes.

Les neutrinos, messagers cosmiques, offrent une vision unique de l'Univers. Leur étude combinée à celle des ondes gravitationnelles et des rayons gamma ouvre la voie à une astronomie multi-messagers.

Pour aller plus loin: Qu'est-ce qu'un neutrino ?

Les neutrinos sont des particules élémentaires sans charge électrique et de masse quasi nulle. Produits dans des réactions nucléaires comme celles du Soleil ou des supernovas, ils traversent la matière avec une très faible probabilité d'interaction, ce qui les rend difficiles à détecter.

Leur étude permet de mieux comprendre les processus astrophysiques extrêmes. Les neutrinos de haute énergie, comme celui détecté par KM3NeT, sont produits dans des événements cosmiques violents, tels que les trous noirs ou les sursauts gamma.

Comment détecte-t-on les neutrinos ?

La détection des neutrinos repose sur l'observation de la lumière Tcherenkov, produite lorsqu'un neutrino interagit avec un noyau atomique dans l'eau ou la glace. Cette lumière est captée par des réseaux de capteurs optiques, comme ceux de KM3NeT ou d'IceCube en Antarctique.

Les télescopes sous-marins ou enfouis dans la glace offrent un volume de détection suffisant pour capter ces interactions extrêmement rares. Ces installations nécessitent des technologies avancées pour fonctionner dans des environnements extrêmes.
Page générée en 0.118 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise