Le feu intérieur contre l'alzheimer

Publié par Adrien,
Source: Jean Hamann - Université LavalAutres langues:
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L'incidence de l'alzheimer est faible avant 65 ans, mais elle double tous les 6 ans par la suite. Cette hausse correspond à une période de la vie pendant laquelle le métabolisme et la température corporelle diminuent chez les personnes âgées. De plus, l'alzheimer touche des zones du cerveau impliquées dans la thermorégulation, ce qui pourrait créer un cercle vicieux. Une bonne régulation de la température corporelle pourrait ralentir certaines manifestations de la maladie

Une équipe de l'Université Laval dirigée par le professeur FrédéricCalon vient de démontrer qu'une augmentation de la thermogénèse peut contrer l'une des principales manifestations de l'alzheimer chez des souris exprimant cette maladie. MarineTournissac, doctorante dans l'équipe du professeur Calon, a présenté une communication à cet effet à l'occasion du congrès de la Society for Neuroscience, qui se déroule cette semaine à San Diego. Il s'agit d'un nouvel élément qui vient appuyer la thèse de cette équipe selon laquelle le maintien d'une température corporelle optimale pourrait être bénéfique aux personnes atteintes d'alzheimer.

Troisobservations ont incité l'équipe du professeur Calon à explorer la piste de la thermogénèse. La première, l'incidence de l'alzheimer est faible avant 65ans, mais elle double tous les 6ans par la suite. La seconde, le métabolisme et la température corporelle diminuent chez les personnes âgées. La troisième, l'alzheimer touche des zones du cerveau impliquées dans la thermorégulation, ce qui pourrait créer un cercle vicieux.

Pour mener leurs travaux, ces chercheurs utilisent une lignée de souris transgéniques qui expriment certaines manifestations de l'alzheimer, notamment la formation de protéines humaines tau anormales dans le cerveau. Leurs travaux antérieurs avaient montré qu'en vieillissant, ces souris parviennent moins bien que les souris normales à maintenir leur température corporelle. De plus, une exposition de 24heures à une température ambiante de 4degrés Celsius exacerbe davantage la formation de protéines tau anormales dans leur cerveau.

Les chercheurs ont voulu savoir ce qui se produirait s'ils stimulaient la thermorégulation chez ces souris. L'une des façons d'y arriver est de les exposer au froid à répétition pendant de courtes périodes. "Le but est de provoquer une acclimatation au froid en stimulant la thermogénèse de la graisse brune", résume MarineTournissac. Les souris ont donc été placées dans un environnement à quatredegrés Celsius à raison de quatreheures chaque jour, cinqjours par semaine, pendant unmois.

Résultats ? À partir de la sixième séance d'exposition au froid, les souris transgéniques parviennent à mieux maintenir leur température corporelle et elles améliorent la régulation de leur taux de glucose sanguin. Au terme de l'expérience, le niveau de protéines tau anormales n'était pas plus élevé chez ces souris que chez celles du groupe témoin, maintenues à une température constante de 22degrés Celsius. L'amélioration de la thermogénèse les protégerait donc contre la formation de protéines tau induite par le froid.

Évidemment, les chercheurs n'envisagent pas d'exposer au froid des personnes âgées atteintes d'alzheimer. "Ce serait trop complexe, risqué et dangereux pour ces patients. Notre idée est de recourir à des médicaments qui améliorent la thermorégulation, explique MarineTournissac. Il existe déjà des médicaments de ce type qui ont été testés en clinique chez des personnes souffrant de maladies métaboliques. Nous avons commencé à évaluer leur efficacité chez nos souris modèles d'alzheimer."

Les auteurs de l'étude présentée au congrès de la Society for Neuroscience sont MarineTournissac, PhilippeBourassa, Ruben Dario Martinez Cano, Tra My Vu, SébastienHébert, EmmanuelPlanel et FrédéricCalon. Ces chercheurs sont rattachés à la Faculté de pharmacie, à la Faculté de médecine, au Centre de recherche du CHU de Québec - UniversitéLaval et à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels.

L'incidence de l'alzheimer est faible avant 65 ans, mais elle double tous les 6 ans par la suite. Cette hausse correspond à une période de la vie pendant laquelle le métabolisme et la température corporelle diminuent chez les personnes âgées. De plus, l'alzheimer touche des zones du cerveau impliquées dans la thermorégulation, ce qui pourrait créer un cercle vicieux.
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