La chaleur extrême qui a frappé l'Inde n'était pas juste extrême. Elle était inhabituellement hâtive, et a duré inhabituellement longtemps.
Projection informatique des températures à travers l'Asie du Sud, 29 avril 2022 / WeatherBell.com
C'est en effet depuis le mois de mars que l'Inde et le Pakistan vivent avec des températures de loin supérieures à la normale. Au moins 50 villes de la région ont ensuite dû traverser plusieurs journées consécutives d'avril avec des températures de plus de 43 degrés, et même un record de 48,9 degrés à Jacobabad, Pakistan, le 30 avril.
Si on mesure plutôt la température "au sol", c'est encore pire, comme en témoigne la carte dressée le 29 avril par le programme européen Copernicus et son satellite Sentinel-3. Uniformément rouge, avec plus de 30, voire plus de 40 degrés partout. Et même noire: plus de 50 degrés. Il faut toutefois savoir que la température "au sol" diffère de la température de l'air, qui est celle avec laquelle nous vivons.
Dès avril, des experts en hydrologie et climat de l'Institut de technologie de l'Inde expliquaient aux médias étrangers que ces dernières années, le nombre de régions touchées par les canicules avait augmenté, en même temps qu'augmentait la fréquence des canicules.
Plus longues, plus fréquentes, commençant plus tôt et affectant plus de gens: le scénario du pire se précise.