Un groupe d'experts internationaux co-animé par Jean-Pierre Gattuso, océanographe au CNRS, établit dans la revue
Biological Conservation les conditions nécessaires à la survie des récifs coralliens. Plus de 500 millions de personnes dépendent de ces écosystèmes qui assurent une protection contre les risques de submersion, offrent des ressources pour la pêche et constituent un atout pour le
tourisme (Le tourisme est le fait de quitter son domicile, pour des raisons personnelles, pour une durée...). Mais ils sont parmi les plus menacés par le
réchauffement climatique (Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire, ou...), avec une augmentation depuis les années 1980 des épisodes de blanchissement au cours desquels le
corail (Le corail est un animal de l'embranchement des Cnidaires, vivant généralement en colonies...) expulse les microalgues pourtant essentielles à sa survie. Réversible lorsque la hausse de
température (La température est une grandeur physique mesurée à l'aide d'un thermomètre et...) est de courte durée, le blanchissement prolongé peut entrainer la
mort (La mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de vivre (même si...) du corail et de l'écosystème associé.
Fantasy Reef, à Palaos. © Rod Salm
Les scientifiques, membres de
The Pew Marine Fellows Programme et de
The Ocean Solutions Initiative, ont modélisé l'évolution future des récifs selon deux scénarios d'émissions de CO
2: le pire et l'un de ceux compatibles avec l'Accord de
Paris (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région...). Le premier cas conduirait à la quasi-disparition des récifs coralliens d'ici 30 à 50 ans alors que le second laisserait le
temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) à certains coraux de s'adapter. Parmi 16 approches proposées dans la littérature
scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...) pour limiter le déclin des récifs, une transition énergétique
massive (Le mot massif peut être employé comme :) est déterminante et constitue le seul levier d'action envisageable à l'échelle mondiale.
D'autres actions à l'échelle régionale ou locale (aires marines protégées, sélection des souches les plus adaptées aux nouvelles conditions), peuvent augmenter la capacité d'adaptation des coraux. Pour les auteurs et autrices, sauver les récifs coralliens nécessite donc un engagement politique d'envergure internationale similaire à ceux déployés pour lutter contre certaines maladies.
Coraux blanchis, en mer Rouge. © Anna Roik
Mortalité partielle (zone blanche) d'un corail Pocillopora sp., lagon de Fakarava, archipel des Tuamotu (L'archipel des Tuamotu est un archipel de 78 atolls qui font partie de la Polynésie...) en Polynésie française (La Polynésie française est un ensemble de 5 archipels français, composés de 118...).
© Thomas VIGNAUD/CNRS Photothèque
Bibliographie
Designing a blueprint for coral reef survival, Joan Kleypas, Denis Allemand, Ken Anthony, Andrew C. Baker, Michael W. Beck, Lynne Zeitlin Hale, Nathalie Hilmi, Ove Hoegh Guldberg, Terry Hughes, Les Kaufman, Hajime Kayanne, Alexandre K. Magnan, Elizabeth Mcleod, Peter Mumby, Stephen Palumbi, Robert H. Richmond, Baruch Rinkevich, Robert S. Steneck, Christian R. Voolstra, David Wachenfeld, Jean-Pierre Gattuso.
Biological Conservation, 17 avril 2021.
DOI:
10.1016/j.biocon.2021.10910