Au canada, une étude de l'École des sciences infirmières de la Faculté de médecine et des sciences de la santé propose d'élargir la vision des soins palliatifs en intégrant cette approche à l'unité de soins intensifs. En effet, bien que la médecine permette aujourd'hui de vaincre plusieurs maladies et de prolonger la vie, près de 20 % des patients admis à l'unité de soins intensifs y décèdent. Et même si plusieurs de ces patients pourraient bénéficier de soins palliatifs, comme l'affirme l'Organisation mondiale de la santé, peu d'entre eux, malheureusement, ont cette chance.
Une étude "avec" le milieu clinique
Une première étude auprès de plusieurs infirmières réalisée par Diane Guay, professeure à l'École des sciences infirmières de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, a démontré que certaines conditions sont propices à l'intégration des soins palliatifs à l'unité de soins intensifs. Parmi ces conditions figurent le vieillissement de la population québécoise ainsi que la complexité et l'irréversibilité de certains états de santé. L'équipe a donc convenu de poursuivre les travaux selon un devis qualitatif de recherche-action – une méthodologie basée sur la consultation du milieu clinique dans le but de développer un projet de recherche qui mène à des résultats concrets en clinique. "Le but de notre étude est de développer, d'implanter et d'évaluer une intervention qui vise à intégrer les conditions facilitant les soins palliatifs à l'unité de soins intensifs", mentionne la professeure Guay.
Par cette approche hautement collaborative, une intervention a effectivement été développée en partenariat avec le milieu clinique. Cette intervention de communication interdisciplinaire, nommée projet ICI, comporte deux grandes composantes: une activité de formation interactive et la mise en place d'un plan d'intervention interdisciplinaire.
"Nous en sommes actuellement à la phase d'implantation, laquelle sera ensuite évaluée selon la perspective de la personne, de sa famille et des membres de l'équipe, par le biais de trois études de cas", dit la professeure. Puisque les propositions ont été formulées par le milieu lui-même, Diane Guay croit non seulement que cette intervention sera plus facilement intégrée à la pratique, mais qu'elle pourra se poursuivre même après la fin de l'étude.