Des chercheurs du Laboratoire de Recherche en Sciences Végétales (LRSV) et du Laboratoire d'Interactions Plantes-Microorganismes (LIPM) de Toulouse, en étroite collaboration avec la plateforme d'imagerie Tri-Genotoul, ont établi un protocole original pour détecter par
microscopie confocale des interactions entre protéines et acides nucléiques dans des cellules végétales. Cette nouvelle méthodologie qui ouvre la perspective d'une meilleure caractérisation des mécanismes biologiques mis en place par les plantes au cours de leur développement ou en réponse à différents
stress biotiques ou abiotiques, a été publiée le 24 août 2017 dans la revue
Nature Protocols.
Figure 1: Principe de l'utilisation de la microscopie confocale pour détecter les interactions protéines-acides nucléiques chez les plantes
© Elodie Gaulin
Des interactions protéines-acides nucléiques (ADN/ARN) prennent place tout au long de la
vie de la cellule végétale, notamment pour réguler des processus cellulaires tels que l'expression génique. Les méthodes classiques pour analyser les interactions de ce type sont généralement basées sur des approches
in vitro, limitant l'obtention d'informations spatio-temporelles. Afin d'étudier ces interactions
in vivo, les chercheurs ont eu l'idée de faire produire à la cellule végétale une version fluorescente de la
protéine d'intérêt (fusion à la GFP) et de conjointement marquer les acides nucléiques de la cellule à l'aide d'une autre
molécule fluorescente, le SYTOX Orange. En cas d'
interaction, une réduction significative de la durée de vie de la GFP peut être mesurée: c'est l'effet
FRET, ou transfert d'
énergie entre une molécule fluorescente donneuse (GFP) et une molécule fluorescente accepteuse (SYTOX Orange) fixée aux acides nucléiques. Pour réaliser une
acquisition très rapide de ce phénomène, un microscope équipé de la
technologie FLIM (Fluorescence Life Time Imaging Microscopy) est requis.
Figure 2: Localisation nucléaire d'une version verte fluoresecente d'une protéine d'intérêt dans des feuilles de Tabac
© Elodie Gaulin
Cette nouvelle méthode représente un outil très prometteur pour mieux appréhender les mécanismes biologiques mis en place par les plantes tout au long de leur cycle de vie.