Dans une étude publiée dans le journal Nature, les géologues Peter Schulz et Carlé Pieters (Brown University) et le scientifique Matthew Staid (Planetary Science Institute) indiquent que certaines régions de la Lune ont connu une activité géologique récente.
Ina, une étrange dépression sur la Lune
Le volcanisme lunaire est supposé avoir cessé il y a plusieurs milliards d'années, mais selon les scientifiques, il y a au moins un endroit sur la Lune où des éruptions de gaz provenant de l'intérieur ont pu se produire plus récemment, il y a seulement environ 1 million d'années. Les chercheurs se sont concentrés sur un secteur en forme de "D" appelé la structure Ina qui a été identifiée pour la première fois dans les images d'Apollo. Situé dans la région de Lacus Félicitatis, un lac de lave ancienne et solidifiée, aux coordonnées lunaires de 19° Nord et 5° Sud, Ina a tout de l'apparence d'une récente formation.
Sur la Lune privée d'air, le bombardement constant des minuscules débris de l'espace n'a pas encore altéré ses bords nets. De plus, Ina est peu cratérisé: seuls deux cratères d'impact de plus de 30 mètres ont été retrouvés sur les huit kilomètres carrés du plancher de la structure. Les signatures spectrales des dépôts dans la dépression d'Ina sont comparables à celles des cratères récents et indiquent un plancher jeune.
L'aspect de la surface d'Ina n'indique pas un dégagement explosif de magma, qui aurait eu comme conséquence des rayons visibles d'éjecta entourant un cratère central. Il suggère plutôt un dégagement rapide de gaz, qui aurait soufflé les dépôts de surface, exposant moins de matériaux altérés. Cette interprétation est particulièrement attrayante parce qu'Ina est situé à l'intersection de deux vallées linéaires ou "rilles", comme de nombreux secteurs géologiquement actifs sur Terre.
Détail d'Ina: des structures de formation récente non dues à des impacts
Il semble qu'Ina ne soit pas un cas isolé. Les auteurs ont identifié au moins quatre dispositifs semblables liés au même système des rilles, ainsi que dans d'autres systèmes voisins. Bien que plusieurs sortes de preuves étayent les conclusions des auteurs que la Lune a connu une activité géologique plus récente qu'on le pensait, la seule manière sûre de résoudre la question serait des collecter des échantillons à de tels emplacements.