Le formaldéhyde, molécule également appelée méthanal, aldéhyde formique ou formol, est une substance nocive. Après avoir été identifiée en tant que "probablement cancérogène", la molécule a été finalement classée comme "cancérogène certain" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), organisme dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il peut être présent dans l'air intérieur de nos maisons mais aussi dans la plus haute atmosphère.
Les concentrations de méthanal dans l'atmosphère sont difficiles à mesurer, cependant son suivi est important pour la compréhension de la pollution urbaine.
Un scientifique de la Nasa, Tom Hanisco, aide à combler un grand vide dans la compréhension par les scientifiques de la pollution par le formaldéhyde. Cette substance serpente en fin de compte dans la haute atmosphère terrestre où il peut faire des ravages sur la couche d'ozone protectrice.
Pour mieux appréhender ce phénomène, Tom Hanisco et son équipe ont mis au point un système automatisé, léger, comportant un dispositif laser à fluorescence qui mesure les concentrations de ce composé difficile à mesurer dans la basse troposphère, mais aussi à des altitudes beaucoup plus élevées.
Une étudiante de troisième cycle de l'Université du Maryland contrôlant l'instrument de mesure du Formaldéhyde. Illustration: Nasa
L'objectif principal est de déterminer la quantité de pollution qu'une tempête peut déplacer par convection, puis utiliser ces données pour améliorer les modèles chimie-climat. "C'est un problème majeur dans la modélisation de savoir comment traiter ces déplacements," a ainsi expliqué Hanisco.
Cette image montre le nouveau système, plus efficace, de prélèvement de l'air. Illustration: Nasa
Au printemps, il a installé pour la première fois l'instrument sur un avion DC-8 de recherche de la Nasa, un ancien avion de passagers qui peut voler à plus de 13000 mètres d'altitude.
Taille et sensibilité
"Les chercheurs aiment cet instrument parce qu'il est petit, sensible et facile à entretenir", a déclaré Hanisco. L'instrument pèse à peine un peu plus de 27 kg, et il peut donc être facilement installé sur des avions volant à des altitudes beaucoup plus élevées pour d'autres recherches. En plus, il est automatisé et ne nécessite pas d'opérateur à bord pour le faire fonctionner" confirme Hanisco.
Avant son développement, un seul autre instrument aéroporté pouvait mesurer le formaldéhyde. Cet instrument, cependant, pesait 272 kg, et nécessitait la présence d'un opérateur à bord. De plus il était moins performant puisqu'il utilisait une technique de mesure moins sensible pour recueillir des données.