Un réacteur nucléaire consomme de l'uranium 238 légèrement enrichi en uranium 235. Lors de la réaction, l'uranium 238 se transforme en plutonium 239, lui-même consommé par le réacteur ou stocké pour un usage militaire.
Des antineutrinos, les antiparticules des neutrinos, sont émis durant ces réactions. Les antineutrinos produits lors de la fission du plutonium 239 sont un peu moins énergétiques que ceux produits lors de la fission de l'uranium 235. Il est donc possible en observant les antineutrinos émis par un
réacteur nucléaire de déduire son mode de fonctionnement, si il stocke le
plutonium 239 ou le réutilise dans sa production énergétique.
L'AIEA (l'Agence Internationale de l'Energie Atomique) a lancé une étude fin 2003 sur la faisabilité d'un contrôle de l'activité
nucléaire des réacteurs par la mesure des antineutrinos émis. Un
détecteur ayant la forme d'une cuve de 5m de
diamètre pour 5m de
hauteur, placé sous 10m de béton et à une centaine de mètre du
réacteur nucléaire pourrait permettre la détection de ces antineutrinos.
L'usage de tels détecteurs permettrait également de repérer des sous-marins nucléaires dans un rayon d'une 20aine de kilomètres, avec la mesure de leur position et de leur vitesse.
Il serait aussi possible de détecter et localiser précisément une explosion nucléaire de très faible puissance (une kilotonne) avec l'installation de trois détecteurs d'antineutrinos disposés stratégiquement autour de la
planète. Cependant ces détecteurs de mini explosions nucléaires sont encore trop imposants pour être construit, avec environ 1000m de coté.
Source AFP:
lien
Edit: petite correction effectuée, une confusion entre U235 et U238 relevée par un lecteur.