Un nouvel atlas met en évidence le rôle majeur des sols septentrionaux dans le changement climatique. La commissaire Mme Máire Geoghegan-Quinn a présenté mardi au Parlement européen un atlas des sols des régions les plus septentrionales du monde, qui abritent plus de la moitié du carbone présent dans les sols terrestres. Elle a inauguré également une exposition sur les travaux du Centre commun de recherche de la Commission, qui a réalisé cet atlas. Celui-ci ouvre les régions situées au-delà du 50ème parallèle nord, lesquelles représentent 16 % de la superficie émergée de la Terre. À l'heure actuelle, l'opinion publique voit avant tout dans la fonte des glaces arctiques l'un des indicateurs du changement climatique. Or, 1 700 milliards de tonnes de carbone organique sont conservées dans le pergélisol (ou permafrost) des régions septentrionales, dont la fonte pourrait conduire à un dégagement considérable de gaz à effet de serre et aggraverait le réchauffement climatique. L'Atlas des sols de la région circumpolaire septentrionale est le premier ouvrage compilant l'ensemble des informations disponibles sur ce réservoir de carbone, ainsi que d'autres données importantes sur les sols des régions septentrionales. Il apportera donc une contribution scientifique précieuse aux modèles de changement climatique et de développement durable.
Mme Máire Geoghegan-Quinn, membre de la Commission européenne responsable de la recherche, de l'innovation et la science, a déclaré: "Cet atlas, source d'information sans égal sur les caractéristiques des sols des régions septentrionales pour les chercheurs, les décideurs politiques, les enseignants et le grand public, sensibilise également à l'importance environnementale planétaire de ces sols. Il montre les effets potentiels du changement climatique sur les sols touchés par le pergélisol et explique le rôle majeur que ces derniers jouent dans les cycles globaux du climat et du carbone".
Le carbone organique dans les sols, le principal réservoir de carbone sur terre, constitue un facteur important des projections concernant le changement climatique à venir. Associé à de vastes tourbières, le pergélisol des régions polaires septentrionales fait de ces sols un puits de carbone non négligeable.
Ces grandes réserves de carbone doivent faire l'objet d'une attention particulière, car les régions boréales et arctiques qui les hébergent devraient se réchauffer plus rapidement que le reste de la planète. À l'instar de ce qui se produit lorsqu'on débranche la prise électrique d'un réfrigérateur, la décomposition de la matière organique commence lorsque les températures s'élèvent et entraîne, dans le cas du sol, des émissions de CO2 et de méthane. Ce nouvel atlas est une source exhaustive de données qui permettra aux scientifiques et aux responsables politiques de comprendre s'il existe un effet de rétro-couplage sur le réchauffement climatique et servira de base à l'élaboration de stratégies de protection des puits de carbone arctiques et, partant, de notre climat.
Cet atlas de 144 pages, fruit de trois années de collaboration avec des partenaires issus des pays du nord de l'UE, ainsi que de Norvège, d'Islande, du Groenland, du Canada, des États?Unis et de Russie, donne un aperçu détaillé des ressources des sols circumpolaires, qui présentent également un intérêt pour l'agriculture, la gestion forestière, la gestion de l'eau, l'aménagement du territoire, les infrastructures, le logement et les réseaux de transport d'énergie. Dans un style clair, il décrit l'origine et les caractéristiques principales des différents types de sols rencontrés dans cet environnement.
De plus amples informations sur l'Atlas des sols de la région circumpolaire septentrionale sont disponibles à l'adresse suivante (en anglais uniquement):