Une planète autour de Bêta Pictoris ?

Depuis 1983, Bêta Pictoris intrigue. On sait en effet depuis cette date, grâce aux observations du télescope spatial infrarouge IRAS, que cette étoile de la constellation australe du Peintre est entourée d'un disque de poussière.

Bêta Pictoris, située à seulement 63 années-lumière de la Terre et âgée de 12 à 20 millions d'années, est un objet rare, à mi-chemin entre le disque protoplanétaire qui entoure l'étoile naissante et un système "évolué" où les planètes seraient formées. Elle est donc, depuis sa découverte, une étoile privilégiée dans la recherche d'exoplanètes et plusieurs phénomènes (peu de poussières jusqu'à 35 UA de l'étoile, asymétries dans le disque, brusque diminution de luminosité) corroborent la présence d'une ou plusieurs planètes orbitant autour de Bêta Pictoris. Cependant, rien n'a jamais permis de confirmer la présence d'éventuelles exoplanètes.

Cependant, pour l'équipe de Yoshiko K. Okamoto, qui vient de publier un article dans Nature, la présence d'une planète est désormais certaine. En utilisant avec un spectromètre infrarouge le télescope Subaru, doté d'un miroir de 8,2m, les japonais ont confirmé la présence de deux anneaux de poussière décelés l'année dernière au Keck, dont un à 16 UA de Bêta Pictoris, et ont découvert un troisième anneau situé lui à 6,4 UA de l'étoile.

Ces anneaux, constitués en majeure partie de poussière d'olivine, pourraient s'expliquer par la présence d'une planète située à 12 Unités Astronomiques de l'étoile, une orbite comparable à celle de Saturne dans le système solaire. Sa période orbitale, en résonance avec celles des deux disques, permettrait ainsi la présence de ces anneaux stables.

Des simulations informatiques ont aussi permis de donner une estimation de la masse nécessaire à la planète pour causer une telle perturbation: au moins le dixième de la masse de Jupiter, soit seulement 32 fois la masse de la Terre ! Une taille cependant trop importante pour envisager une exoplanète tellurique...