Dans une récente étude parue dans la revue PNAS, des scientifiques ont analysé la vie présente dans divers habitats. Leur découverte est surprenante: 59% de la vie sur notre planète se trouverait non pas dans les océans ou dans les forêts, mais dans le sol !
Image d'illustration Pixabay
Les organismes du sol ont un impact majeur sur l'équilibre de la Terre, et assurent des fonctions essentielles à notre propre survie et à la sécurité alimentaire de manière générale. Pourtant, nous manquons grandement de connaissances sur cette biodiversité. L'objectif de cette enquête était d'en avoir une estimation quantitative. Les calculs incluent toutes les espèces allant du plus gros mammifère au plus petit microbe. Partant de l'estimation qu'il existe environ 100 milliards d'espèces au total, les chercheurs ont mené diverses analyses et estimations qui ont permis de déterminer quelle proportion vivait a priori sous nos pieds.
Convaincus qu'une forte proportion des espèces y vivaient, les chercheurs ont malgré tout été surpris du résultat. D'après leurs recherches, le taux de vie sous terre serait finalement deux fois supérieur aux résultats des précédentes études menées sur le sujet ! En effet, en 2006, une précédente étude estimait que 25% de la vie y était présente, alors que dans la présente étude, les scientifiques estiment que pas moins de 59% des espèces de notre planète vivraient dans le sol. Ils précisent par ailleurs que c'est le cas de 90% des champignons, 85% des plantes et plus de la moitié des bactéries. A contrario, seulement 3% des mammifères y vivraient. À titre d'illustration, une seule cuillère à café de sol sain contiendrait jusqu'à un milliard de bactéries !
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À ce jour, les scientifiques manquent encore de connaissances sur les écosystèmes des sols profonds pour les intégrer fiablement à cette étude. Les chercheurs estiment d'ailleurs leur marge d'erreur de calcul à environ 15%. Le résultat de ces recherches interpelle tout de même quant à l'importance de cette biodiversité encore trop mal connue, et pourtant essentielle. Parmi les multiples rôles qu'elle joue, rappelons à titre d'exemples qu'elle permet de filtrer les polluants, retenir le carbone, et bien sûr faciliter la croissance de la plupart de nos aliments (95% de notre nourriture y est cultivée). Espérons que ces résultats puissent aider à une prise de conscience, et à favoriser la conservation et restauration des sols.