Des trous noirs pourraient se cacher beaucoup plus près de la Terre que nous le pensions jusqu'à présent. Une nouvelle étude suggère que l'amas ouvert d'étoiles des Hyades, le plus proche de nous, pourrait abriter au moins deux ou trois petits trous noirs. Ces objets célestes seraient à une distance de seulement 150 années-lumière, soit dix fois plus près que le candidat le plus proche connu.
Image de l'amas des Hyades. Crédit d'image: Jose Mtanous
L'équipe de chercheurs, dirigée par Stefano Torniamenti, un chercheur postdoctoral à l'Université de Padoue en Italie, a utilisé des données du satellite de cartographiestellaire Gaia de l'Agence spatiale européenne. Ils ont simulé l'évolution de l'amas d'étoiles des Hyades sur les 650 derniers millions d'années. Leur conclusion: la meilleure explication pour la distribution actuelle des étoiles dans cet amas repose sur la présence de petits trous noirs.
Ces trous noirs potentiels seraient les plus proches de la Terre jamais détectés. Ils se situeraient à seulement 150 années-lumière de notre planète, soit environ 900 billions de miles. C'est dix fois plus proche que le trou noir Gaia BH1, le candidat le plus proche jusqu'à présent, situé à environ 1500 années-lumière.
Les trous noirs en question seraient de type stellaire, les plus petits observés par les scientifiques. Leur masse varie entre cinq et dix fois celle du Soleil. Leur petite taille les rend pratiquement invisibles lorsqu'ils ne sont pas en phase de croissance, sans disque d'accrétion.
Pour détecter ces trous noirs, les chercheurs ont mesuré leur influence sur les mouvements des étoiles voisines. Les simulations ont pris en compte l'évolution de 724 étoiles membres de l'amas des Hyades sur des centaines de millions d'années. Les résultats ont été comparés aux données de Gaia sur les positions et les vitesses connues des étoiles de l'amas.
Un scénario suggère que l'amas des Hyades pourrait avoir perdu ses trous noirs il y a aussi peu que 150 millions d'années, suite à des explosions de supernovas à proximité. Néanmoins, ces trous noirs "fugitifs" resteraient relativement proches de l'amas et seraient toujours les plus proches de la Terre.
La confirmation de l'existence de ces trous noirs sera difficile en raison de leur petite taille et de leur inactivité. Les modèles de distribution stellaire comme ceux utilisés dans cette étude sont actuellement le meilleur moyen de les détecter.