WASP-107 b, une exoplanète étonnamment légère, révèle ses secrets grâce aux données du télescope spatial James Webb. Nichée à environ 200 années-lumière, cette géante gazeuse intrigue par sa composition atmosphérique atypique et son cœur massif, défiant les attentes des scientifiques.
Une conception artistique de WASP-107 b montre des turbulences atmosphériques au sein de l'enveloppe gazeuse de la planète. Crédit: Roberto Molar Candanosa/Johns Hopkins University
Les dernières analyses de l'atmosphère de WASP-107 b révèlent une quantité de méthane beaucoup plus faible que prévu, accompagnée d'un noyau d'une taille surprenante. Ces découvertes, issues des mesures du télescope spatial James Webb, ouvrent de nouvelles perspectives sur la chimie atmosphérique et la dynamique interne des exoplanètes.
Le professeur David Sing, de l'Université Johns Hopkins, souligne l'importance de connaître la masse, le rayon, la composition atmosphérique et la température interne pour comprendre la structure interne des exoplanètes. Les données montrent que le noyau de WASP-107 b est douze fois plus massif que celui de la Terre, bien que sa teneur en méthane soit mille fois inférieure aux prévisions.
Cette planète, enveloppée d'une atmosphère semblable à de la barbe à papa, orbite près de son étoile, ce qui rend improbable toute habitabilité. Cependant, son étude pourrait fournir des indices précieux sur l'évolution des planètes à un stade avancé.
Le faible niveau de méthane observé a surpris les chercheurs, suggérant que ce gaz se transforme en d'autres composés au fur et à mesure qu'il monte dans l'atmosphère. Des mesures ont également révélé la présence de dioxyde de soufre, de vapeur d'eau, de dioxyde de carbone et de monoxyde de carbone, indiquant une abondance d'éléments lourds supérieure à celle d'Uranus et de Neptune.
Ces découvertes permettent de mieux comprendre les processus chimiques dynamiques dans les atmosphères exoplanétaires extrêmes. Le professeur Sing prévoit d'étudier 25 autres planètes avec le télescope Webb pour approfondir cette compréhension.
Zafar Rustamkulov, doctorant en sciences planétaires, note que la chaleur interne de WASP-107 b influence la chimie de son atmosphère, détruisant le méthane et produisant des quantités élevées de dioxyde de carbone et de monoxyde de carbone. Les chercheurs pensent que la planète est étirée par son étoile, ce qui pourrait expliquer son noyau chaud.
La recherche continue vise à établir des liens clairs entre l'intérieur des exoplanètes et leurs atmosphères, comme démontré par la détection de dioxyde de soufre sur WASP-39 l'année dernière. L'équipe de Johns Hopkins espère découvrir comment ces forces influencent la chaleur interne et la dynamique chimique de WASP-107 b.