Des dizaines de millions de villageois en Asie du Sud et du Sud- Est pompent et boivent de l'eau du sol qui contient des niveaux dangereux d'arsenic. Les gens continuent de forer de nouveaux puits pour éviter notamment d'avoir à boire les eaux de surface qui contiennent des microbes pathogènes.
Dans un article de Science, Scott Fendorf, de l'Université de Stanford en Californie, et ses collègues décrivent l'état actuel des connaissances sur la manière dont l'arsenic pénètre dans les eaux souterraines, ce qui désigne du coup des moyens d'améliorer la qualité de l'eau. Deux décennies d'études et de recherches montrent que la répartition inégale de l'arsenic dans les eaux souterraines est d'abord un phénomène naturel lorsque les roches et filons de charbon himalayens riches en minéraux sulfurés sont lessivés. Les processus biochimiques à l'origine de la libération de l'arsenic de ces minéraux déposent aussi un revêtement rouille orangé sur les grains de sédiments, ce qui en fait un bon indicateur des aquifères ayant de fortes concentrations en arsenic.
Forage d'un puits profond au Bangladesh pour atteindre les eaux souterraines dépourvues d'arsenic
Avec plus de recherche et de politique publique, il peut être possible de protéger des zones d'eaux souterraines relativement propres, typiquement plus profondes, de l'intrusion par des eaux chargées d'arsenic. Par exemple, des pompes manuelles communautaires qui soutirent l'eau plus lentement que celles mécaniques utilisées pour l'irrigation pourraient limiter la migration vers le bas de l'arsenic.
Le bon côté de la distribution inégale de l'arsenic parmi les aquifères est que beaucoup de villageois des régions affectées vivent à peu de distance à pied ou de forage d'autres régions moins touchées. Les gouvernements et organisations internationales doivent donc améliorer leurs efforts de tests et de surveillance pour identifier les puits sans risques précisent les auteurs.