Le réacteur Osiris du Centre CEA de Saclay a redémarré jeudi 18 novembre, après 5 mois de travaux. Ces opérations de jouvence étaient les dernières d'une série entamée en 2008, qui doivent permettre au réacteur Osiris de fonctionner en toute sûreté jusqu'en 2015. Outre les irradiations expérimentales, le redémarrage du
réacteur permettra de reprendre la production de radio-isotopes à usage médical.
Le réacteur Osiris du Centre CEA de Saclaya divergé jeudi 18 novembre à 8h00 , conformément au planning prévu. Ce redémarrage clôt une série de travaux menés "par tranches"
(1) depuis 2008, pour améliorer encore la sûreté d'exploitation: construction d'un nouveau sas pour les manutentions, amélioration de la ventilation et de l'
étanchéité de certains locaux, rénovation de la supervision, notamment.
Les chercheurs et les industriels du secteur de l'imagerie médicale disposent ainsi d'un outil rénové et pleinement opérationnel, dont l'exploitation est prévue jusqu'en 2015 .
Le réacteur Osiris est un réacteur de recherche dont la fonction principale est de réaliser des irradiations expérimentales, pour étudier les caractéristiques mécaniques des combustibles et des matériaux nucléaires des réacteurs en service ou des futures générations.
Mais le réacteur Osiris a également une autre mission très importante aujourd'hui: la production de radio-isotopes artificiels utilisés en curiethérapie et en imagerie médicale , qui va reprendre à partir du 25 novembre. Osiris assure ainsi la fourniture de 5 à 7 % de la production mondiale de technétium 99m , utilisé lors des scintigraphies pour le
diagnostic des pathologies osseuses et cardiaques
(3). On estime que près d'un million de protocoles au
technétium sont effectués chaque année en France dans les 220 services de
médecine nucléaire, et huit millions en Europe.
Au printemps dernier , ces travaux de rénovation avaient été décalés de quelques semaines, avec l'aval de l'Autorité de sûreté nucléaire, pour faire face à une pénurie de technétium 99m due à l'arrêt imprévu de deux autres réacteurs, l'un au Canada (NRU), l'autre aux Pays-Bas (Petten). Osiris avait ainsi répondu temporairement à près de 20% des besoins mondiaux.
Pour l'avenir, le CEA travaille avec ses partenaires européens NRG (Pays-Bas), SCK•CEN (Belgique) et Université de Munich (Allemagne) pour assurer une coordination optimale des réacteurs de recherche . En parallèle, le CEA poursuit la construction, sur le site de
Cadarache, du réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH). Le RJH prendra progressivement le relai d'Osiris pour la production de radio-isotopes à usage médical . Sa mise en service est attendue pour fin 2014 .
Notes:
(1) 2 mois et demi d'arrêt en 2008, 4 mois en 2009 et 5 mois en 2010, planifiés pour concilier au mieux cette rénovation et les besoins de la recherche et de l'industrie médicale.
(2) De type piscine à eau légère et à cœur ouvert.
(3) La fabrication des médicaments générateurs de technétium est assurée au niveau européen par les sociétés COVIDIEN, GE Healthcare et IBA/CIS/Bio, chacune pour 1/3, qui doivent s'approvisionner en Molybdène 99. Celui-ci provient soit de l'IRE (Institut national des radioéléments, en Belgique) soit de COVIDIEN, qui exploitent des installations leur permettant d'extraire le Molybdène 99 des cibles d'uranium enrichi irradiées en réacteur.