Le désert d'Atacama fleurit, les fleurs recouvrent des étendues arides de teintes blanches et violettes. Cette floraison hivernale inhabituelle, la première en dix ans, est le résultat des pluies tombées en avril.
Floraison hivernale rare dans l'Atacama, avec des "pata de guanaco" fuchsia (Cistanthe grandiflora) parsemant le paysage. Crédit: César Esteban Pizarro Gacitúa
Les précipitations de 11 mm et le brouillard matinal "camanchaca" ont réveillé une végétation dormante. Les premières espèces à apparaître sont le Cistanthe grandiflora et le Nolana baccata.
La floraison actuelle couvre entre 300 et 400 km², selon César Pizarro de la Conaf. Une floraison printanière peut s'étendre sur 15 000 km² avec plus de 200 espèces. Elle survient généralement après des pluies de juin à août liées au phénomène El Niño.
En 2015, des pluies en mars avaient déjà déclenché une floraison hivernale similaire, suivie d'une explosion florale au printemps. Cette année, les prévisions restent incertaines, le phénomène La Niña pourrait empêcher une floraison printanière.
Un défi majeur est l'absence de pollinisateurs, retardés par les basses températures, explique María Fernanda Pérez. Seuls quelques mites, reptiles, oiseaux et mammifères ont été observés. Les plantes ont un mécanisme de pollinisation autonome, mais il est tardif.
Les fleurs fuchsia de Cistanthe grandiflora apparaissent dans cette rare floraison. Crédit: César Esteban Pizarro Gacitúa
Le changement climatique pourrait rendre ces événements anormaux plus fréquents, menaçant la diversité florale du désert d'Atacama en ne laissant que les plantes bulbeuses ou en favorisant les espèces invasives.