Des astronomes canadiens ont observé à l'aide du télescope spatial MOST un système planétaire remarquable dans lequel une planète géante très proche de son étoile mère force celle-ci à tourner en synchronisation avec l'orbite de la planète.
Le télescope spatial MOST
L'observatoire spatial MOST (Microvariability & Oscillations of STars) (1) a révélé que l'étoile tau Bootis subit de subtiles variations de son intensité lumineuse qui sont synchronisées avec l'orbite de la planète tau Bootis b. Les forces de gravité de la planète entraînent l'enveloppe externe de l'étoile de façon telle qu'elle présente toujours la même face à la planète ; ceci malgré le fait que la masse de la planète ne représente probablement que moins d'un pour cent de la masse de l'étoile.
Si l'on prend l'exemple du système Lune-Terre, le phénomène est équivalent, quoique à une échelle infiniment plus grande, à celui des marées sur Terre provoquées par l'attraction lunaire. Mais la Lune n'entraîne évidemment pas la totalité de la surface terrestre (ni même les océans) dans son mouvement autour de notre planète.
Le phénomène inverse à celui constaté sur le système tau Bootis est beaucoup plus courant: une étoile ou une planète force gravitationnellement son plus petit compagnon à tourner selon son propre rythme, comme la Lune qui présente toujours la même face à la Terre.
Les seules raisons pour lesquelles la planète peut influencer la surface de l'étoile dans le système tau Bootis sont d'une part la proximité de tau Bootis b de son étoile mère (environ un vingtième de la distance Terre-Soleil), et d'autre part sa masse énorme (environ 4 fois celle de Jupiter).
Les observations de plus en plus approfondies des systèmes planétaires extrasolaires continuent de nous apporter leur lot de découvertes. Notre propre système solaire n'est certainement pas un modèle généralisable partout dans l'Univers.