Aperçu et bilan du Salon du Bourget 2005

Nous nous sommes rendus au salon aéronautique du Bourget le samedi 18 juin. Nous vous présentons dans cette news les points forts de cette journée et les éléments à retenir de ce 46ème salon international de l'aéronautique et de l'espace.

Dès notre arrivée en gare, peu avant 10h du matin, le ton du salon est donné. Notre train à peine arrêté, on aperçoit les passagers de plusieurs trains précédents amassés devant la gare, côté place, attendant sous la chaleur de ce début de matinée, les navettes de bus. Les portes du train s'ouvrent, aussitôt il se vide, le quai, désert est devenu noir de monde. Là nous entendons à travers un haut-parleur la voix d'une jeune fille spécialement affectée sur place: "Vous avez des navettes gratuites à votre disposition, l'attente est d'une heure et demie. Vous pouvez aller au salon à pied, cela vous prendra vingt minutes. Pour cela, suivez la foule". Et effectivement, une foule compacte et immense marche dans la ville du Bourget.

Des deux côtés de l'avenue principale du Bourget, les trottoirs sont saturés par une foule sans limite. Les gens, pour pouvoir avancer, sont même tentés de déborder sur la route. Au croisements et passages piétons, des policiers tentent, tant bien que mal, de réguler le flux. Au passage au-dessus de l'autoroute A1, non loin de la bretelle d'accès à l'aéroport du Bourget, là aussi, le spectacle est saisissant: pas moins de deux files de voitures bouchonnent avant la bretelle alors que la circulation est parfaitement fluide au-delà !

Après 25 minutes de marche, nous arrivons aux portes du salon par l'une des deux entrées sud. A notre droite, une lignée quasiment infinie d'autocars sont stationnés après avoir débarqués leurs passagers. Devant nous, une foule compacte attend de pouvoir enfin entrer. Ce n'est qu'au bout d'une demi-heure d'attente, et ce malgré l'achat à l'avance du billet d'entrée, que nous pouvons enfin pénétrer dans le salon.

Le show aérien et les appareils statiques

La grande star du salon, celle que la foule est venue voir, est incontestablement l'Airbus A380. Mais il était loin d'être seul. Tout d'abord, il était accompagné de deux de ses frères: l'A318, le plus petit de la gamme et l'A340-600, le plus long avion de ligne du monde. Parmi les autres stars du salon, on notera la présence du B777-200 LR "Worldliner", l'avion de ligne au plus grand rayon d'action, et ses gigantesques moteurs GE 90. Les constructeurs de jet régionaux étaient aussi à la fête, avec Embraer, venu présenter ses deux derniers-nés, les Emb 175 et 195, puis Bombardier venu avec des modèles de la famille CRJ.



D'autres modèles sont aussi exposés, même si la plupart n'ont pas fait de démonstration en vol. On remarquera la forte présence de Dassault venu avec son tout nouveau Falcon 7X, la présentation du TBM 700 et celle, plus discrète, d'un Cessna 172 équipé d'un moteur diesel de... Mercedes Classe A. Il s'agit néanmoins du modèle d'avion le plus utilisé dans le monde, le marché visé est ainsi énorme, et permettra à de nombreux utilisateurs de faire des économies, tout en polluant sensiblement moins !


Spectaculaire, c'est le moins que l'on puisse dire du show donné par les appareils militaires. La plupart des grands noms assuraient le spectacle: le Su-27 et son Cobra, les Rafale, Mirage 2000 et Eurofighter Tiphoon qui ont évolué en faisant des prouesses acrobatiques, les roues ayant à peine quitté le sol. Le salon du Bourget 2005 a vu aussi le retour des avions américains avec notamment le F-18 Super-Hornet qui a fait une très brillante démonstration de manœuvrabilité. Cette année, la première star militaire n'est pas un avion, mais un hélicoptère. Le Tigre a une nouvelle fois fait preuve de performances acrobatiques exceptionnelles sur un hélicoptère, se jouant presque des règles physiques liées à ce type d'appareil.

Le bilan commercial

Le salon fut exceptionnel aussi par les commandes passées aux deux géants de l'aviation civile: Airbus et Boeing.

Tout d'abord, ce salon marque les premières grandes commandes pour le dernier-né de la gamme Airbus: l'A350. Ayant enregistré 95 commandes lors du salon, le futur moyen de gamme de l'avionneur européen passe le cap symbolique des 100 commandes au total (125 pour être exact) avant même la décision définitive du lancement industriel. Le constructeur européen a aussi engrangé 5 nouvelles commandes pour son A380, le super jumbo atteint ainsi les 149 commandes fermes depuis son lancement commercial.

Du côté de Boeing, le nombre de commandes est moins élevé, mais reste très conséquent, compte tenu de celles déjà enregistrées depuis le début de l'année. Si le 787 n'a pas été vendu lors du salon, le 737 nouvelle génération a attiré les acheteurs en masse, notamment grâce à une politique de prix qui serait agressive.

Au final, lors du salon, Airbus a vendu 280 avions pour 33.5 milliards de dollars, contre 146 ventes de 15.19 milliards de dollars pour Boeing. Au 15 juin, Boeing comptabilisait 368 commandes fermes (B787 compris). Au 31 mai, Airbus en comptabilisait 196 (hors A350).

Le bilan du salon en lui même est extrêmement positif puisqu'il a battu tous les records d'affluence avec plus de 450 000 visiteurs dont 110 000 pour la seule journée de samedi.