🌕 La lune s'éloigne de la Terre: quelles conséquences ?

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: The Conversation
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La Lune paraît immuable dans le ciel nocturne, mais son mouvement cache une lente transformation. Depuis des décennies, les scientifiques observent que notre satellite s'éloigne progressivement de la Terre, année après année. Ce phénomène discret, invisible à l'œil nu, touche directement à la mécanique de notre planète.

La question n'est pas seulement de savoir à quelle vitesse la Lune se déplace, mais aussi pourquoi. Les astrophysiciens, grâce à des mesures d'une extrême précision, ont confirmé que cet éloignement atteint environ 3,8 centimètres par an.


Image d'illustration Pixabay


Des marées au cœur de l'éloignement


La force gravitationnelle de la Lune ne s'exerce pas de façon uniforme sur la Terre. Le côté faisant face à la Lune subit une attraction légèrement plus forte que le côté opposé. Ce déséquilibre génère deux renflements d'eau: l'un orienté vers la Lune, l'autre à l'opposé.

Ces renflements ne sont toutefois pas parfaitement alignés avec la Lune. En raison de la rotation de la Terre, ils sont décalés en avant. Ce décalage provoque une traction qui agit sur la trajectoire du satellite naturel, lui donnant une petite impulsion supplémentaire.

Ce mécanisme fait gagner de la vitesse à la Lune. Or, dans le langage orbital, plus de vitesse signifie une orbite plus large. Ainsi, d'année en année, la Lune se hisse légèrement plus loin, tandis que la Terre perd un peu de son énergie de rotation.

Un équilibre Terre-Lune en constante évolution


L'énergie qui propulse la Lune sur une orbite plus large est ainsi puisée quelque part: elle provient du ralentissement terrestre. À mesure que la Lune s'éloigne, la durée des journées terrestres s'allonge très légèrement.

Des études géologiques le confirment. En analysant les stries de croissance dans des coquilles fossilisées, des chercheurs ont montré que, il y a 70 millions d'années, une journée ne durait que 23,5 heures. La Lune était alors plus proche et les effets de marée plus marqués.

Ce phénomène ne modifie pas notre quotidien. L'allongement d'une journée terrestre se compte en millisecondes par siècle. Les marées, les éclipses et le cycle lunaire continueront donc d'exister encore pendant des millions d'années.

Un futur écrit à l'échelle cosmique


Si l'on projette ce processus dans un futur lointain, un état particulier pourrait émerger: la Terre et la Lune pourraient se "verrouiller" gravitationnellement. Chaque rotation terrestre durerait alors autant que l'orbite lunaire.

Dans un tel scénario, un seul hémisphère verrait toujours la Lune dans son ciel, tandis que l'autre ne l'apercevrait jamais. Mais ce verrouillage ne surviendrait qu'au bout de dizaines de milliards d'années, un horizon bien au-delà de l'existence probable de notre planète.

En effet, bien avant cela, l'évolution du Soleil viendra bouleverser la donne. Dans environ un milliard d'années, l'étoile s'intensifiera et fera disparaître les océans, privant la Lune des marées qui alimentent son éloignement. Plus tard encore, en devenant une géante rouge, le Soleil engloutira probablement la Terre et son satellite.

Pour aller plus loin: qu'est-ce qu'une marée ?


Les marées sont des mouvements réguliers de montée et de descente du niveau de la mer. Elles résultent principalement de l'attraction gravitationnelle exercée par la Lune et, dans une moindre mesure, par le Soleil sur les océans terrestres. Ces forces créent une déformation de la surface de l'eau, qui se traduit par des zones où le niveau de la mer s'élève et d'autres où il s'abaisse.

La rotation de la Terre joue un rôle essentiel dans ce phénomène: en tournant sur elle-même, notre planète entraîne le déplacement de ces "bourrelets d'eau" autour du globe. C'est ce mouvement combiné de la gravitation et de la rotation terrestre qui donne naissance aux cycles réguliers de marée, avec deux marées hautes et deux marées basses chaque jour dans la plupart des régions du monde.

Cependant, les marées ne sont pas identiques partout. Elles varient selon la position géographique, la configuration des côtes et la profondeur des fonds marins. Ainsi, certaines zones connaissent des amplitudes spectaculaires, comme la baie de Fundy au Canada, tandis que d'autres ne perçoivent que de faibles variations. Ces différences locales montrent à quel point les marées dépendent autant des lois universelles de la gravitation que de la géographie particulière des lieux.

Comment mesure-t-on la distance Terre-Lune ?


Mesurer la distance entre la Terre et la Lune n'est pas une tâche simple: elle varie constamment, car l'orbite lunaire n'est pas parfaitement circulaire mais légèrement elliptique. La Lune se trouve en moyenne à environ 384 400 kilomètres de nous, mais cette valeur peut osciller de plusieurs milliers de kilomètres selon sa position sur son orbite.

Pour obtenir une mesure précise, les scientifiques utilisent une méthode consistant à envoyer des faisceaux laser depuis la Terre vers des réflecteurs déposés à la surface de la Lune par les missions Apollo et Lunokhod. Le temps mis par la lumière pour effectuer l'aller-retour permet de calculer la distance avec une précision de l'ordre du centimètre.

D'autres méthodes existent également, comme l'analyse du mouvement orbital de la Lune ou les mesures par satellites. Ces techniques complémentaires permettent de confirmer les résultats obtenus et de mieux comprendre les variations de la distance Terre-Lune au fil du temps. Grâce à elles, nous savons ainsi que la Lune s'éloigne très lentement de la Terre, d'environ 3,8 centimètres par an.
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