💧 Une mangeuse de polluants éternels découverte par hasard

Publié par Adrien,
Source: Environmental Science: Advances
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Les polluants éternels, ces substances chimiques qui résistent à la dégradation dans notre environnement, représentent un enjeu majeur pour la qualité de nos ressources en eau. Parmi ces contaminants persistants, les PFAS inquiètent particulièrement les scientifiques en raison de leur stabilité exceptionnelle et de leur présence généralisée dans les écosystèmes aquatiques.

Des chercheurs de l'Université du Nebraska-Lincoln ont fait une découverte surprenante en étudiant les interactions microbiennes avec ces polluants tenaces. Leurs travaux se sont concentrés sur Rhodopseudomonas palustris, une bactérie photosynthétique largement répandue dans la nature. Cette micro-organisme possède la capacité remarquable d'absorber l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), l'un des composés PFAS les plus persistants, en l'incorporant directement dans sa membrane cellulaire selon les observations publiées dans Environmental Science: Advances.


Représentation moléculaire d'un acide perfluorooctanesulfonique, catégorisé comme PFAS.
Crédit: University of Nebraska - Lincoln

Les expériences en laboratoire ont démontré que cette bactérie pouvait éliminer environ 44% du PFOA présent dans son environnement en l'espace de vingt jours. Cependant, une partie significative du produit chimique était ultérieurement relarguée, probablement suite à la lyse cellulaire - un processus de rupture des parois cellulaires. Cette observation met en lumière à la fois le potentiel et les limites actuelles de cette approche biologique pour capturer ces substances récalcitrantes.

Cette recherche ouvre des perspectives encourageantes pour le développement de solutions de dépollution biologiques. Les scientifiques explorent désormais des approches de biologie synthétique et d'ingénierie microbienne pour améliorer la rétention des PFAS par les micro-organismes, voire permettre leur transformation biologique complète. Ces travaux pourraient conduire à des méthodes de traitement des eaux contaminées plus économiques et moins énergivores que les techniques actuelles.

Les PFAS: ces polluants qui traversent le temps


Les substances per- et polyfluoroalkylées, plus communément appelées PFAS, constituent une famille de plusieurs milliers de composés chimiques synthétiques caractérisés par leurs liaisons carbone-fluor extrêmement stables. Cette stabilité exceptionnelle leur confère une résistance remarquable à la dégradation thermique, chimique et biologique, ce qui explique leur persistance dans l'environnement et leur surnom de 'polluants éternels'.

Ces composés ont été massivement utilisés depuis les années 1940 dans de nombreuses applications industrielles et domestiques en raison de leurs propriétés. Leurs molécules présentent à la fois une partie hydrophobe qui repousse l'eau et une partie lipophobe qui repousse les graisses, ce qui les rend particulièrement utiles comme agents antiadhésifs, imperméabilisants et moussants.

La contamination par les PFAS représente un enjeu sanitaire majeur car ces substances peuvent s'accumuler dans les organismes vivants et persister pendant des décennies dans l'environnement. Leur mobilité dans les eaux souterraines et leur capacité à parcourir de longues distances expliquent leur détection à l'échelle mondiale, y compris dans des régions éloignées des sources de contamination.

Les recherches actuelles se concentrent sur le développement de méthodes efficaces pour éliminer ces polluants des écosystèmes aquatiques, avec un intérêt croissant pour les approches biologiques qui pourraient offrir des solutions plus durables et moins coûteuses que les traitements physico-chimiques conventionnels.
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