🔄 Ce filtre, inspiré des sardines, capte 99% des microplastiques d'un lave-linge

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: npj Emerging Contaminants
Autres langues: EN, DE, ES, PT
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La nature pourrait détenir la clé pour nettoyer l'eau sale de nos machines à laver. Des chercheurs se sont tournés vers les poissons, dont le système de filtration est perfectionné depuis des millions d'années, pour concevoir un dispositif simple. Leur objectif est de capturer les minuscules fibres de plastique que nos vêtements libèrent à chaque lavage, avant qu'elles ne polluent les rivières et les sols.

Ces particules, nommées microplastiques, représentent un problème environnemental de grande ampleur. Chaque année, un foyer de quatre personnes rejette jusqu'à un demi-kilogramme de ces fibres via sa machine à laver. Les stations d'épuration ne les éliminent pas toutes, et beaucoup finissent dans les champs via les engrais. Trouver un moyen de les intercepter à la source, dans l'appareil électroménager lui-même, apparaît donc comme une piste nécessaire.


À l'intérieur de la bouche de cette anchois, les particules de plancton sont capturées par le système des arcs branchiaux.
© Photo: Jens Hamann


Un modèle éprouvé par l'évolution


Certains poissons, comme les sardines ou les anchois, se nourrissent en filtrant l'eau de mer. Ils nagent la bouche ouverte et retiennent le plancton grâce à un ingénieux système situé dans leurs branchies. Ce système fonctionne comme un entonnoir dont les parois sont tapissées de fines dents, formant un tamis naturel. L'eau traverse ce tamis et ressort par les ouïes, tandis que la nourriture est capturée.

L'avantage majeur de ce système est qu'il ne se bouche jamais. Grâce à la forme en pente de l'entonnoir, les particules de plancton glissent le long des parois vers l'estomac du poisson, qui les avale. Ce nettoyage permanent assure une filtration efficace et continue, un atout que les filtres classiques pour machines à laver ne possèdent pas.

Les scientifiques de l'Université de Bonn, dont les travaux sont publiés dans npj Emerging Contaminants, ont étudié ce mécanisme avec attention. Ils ont reproduit la forme en entonnoir et la texture du tamis branchial avec des matériaux synthétiques. En ajustant la finesse des mailles et l'angle de la pente, ils ont adapté ce modèle naturel pour cibler spécifiquement les fibres plastiques microscopiques.

Un filtre efficace et simple pour nos lave-linge


Les tests en laboratoire du prototype ont donné des résultats très prometteurs. Le filtre biomimétique a capturé plus de 99% des microplastiques présents dans l'eau de lavage simulée. Cette haute performance s'explique par la conception même du filtre, qui guide les fibres le long de sa surface plutôt que de les bloquer de face, évitant ainsi le colmatage rapide.

Le dispositif est d'une simplicité volontaire. Il ne contient pas de pièces mécaniques complexes ou mobiles, ce qui laisse entrevoir un coût de fabrication bas et une grande fiabilité. Les fibres capturées sont collectées en un seul point, où elles pourraient être compactées en une petite pastille solide au fur et à mesure des cycles de lavage.

Selon les chercheurs, l'entretien serait minime. L'utilisateur n'aurait qu'à retirer cette pastille de déchets plastiques tous les un ou deux mois pour la jeter avec les ordures ménagères. Cette innovation, déjà en cours de brevet, ouvre la voie à une intégration possible dans les futures générations de machines à laver, contribuant à réduire significativement cette source de pollution.
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