Rétro 1926: Les mondes complexes: étoiles doubles, étoiles multiples

Publié par Michel,
Source et illustrations: Almanach Hachette 1926Autres langues:
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La news rétro de ce dimanche s'intéresse aux systèmes stellaires complexes tels qu'ils étaient perçus au début du siècle dernier.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1926, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.


Avant d'apporter une solution au problème de l'Univers, l'Astronomie s'emploie à en découvrir toutes les difficultés. Chacun de ses progrès, en même temps qu'il soulève un coin du voile, montre un nouvel aspect de l'infini, un abîme nouveau s'ajoutant aux abîmes entrevus. La connaissance des mondes complexes n'est pas faite pour simplifier la question.

Systèmes stellaires


Il ne suffit pas, pour confondre notre imagination, que les étoiles soient autant de Soleils autour desquels gravitent sans doute des planètes analogues à la Terre ; que le nombre des étoiles observables atteigne près de 2 milliards, sans préjudice de celles, certainement plus nombreuses encore, qui par leur distance échappent à nos plus puissants télescopes...


Il y a plus: ces mondes lointains ne sont pas seulement des Soleils simples, ou de simples Soleils ; quelques-uns, qui apparaissent simples à l'œil nu, sont formés, quand on les observe avec une lunette suffisante, par des groupements de deux, trois... jusqu'à six étoiles, six globes incandescents qui gravitent les uns autour des autres. Ce sont les étoiles multiples, dont les systèmes les plus simples sont les étoiles doubles.

Rien n'est admirable comme l'aspect de ces groupes de deux ou de plusieurs Soleils observés au télescope. Les uns sont formés, comme Sirius, de deux astres blancs ; mais d'autres, comme sigma du Verseau, sont formés de deux étoiles jaune et verte ; gamma de la Couronne boréale montre deux globes respectivement jaune et pourpre ; oméga du Lion, deux sphères blanche et bleue. Quel doit être l'éclairement des paysages sur les planètes soumises à l'action de ces doubles lumières !

Or, on a pu cataloguer plusieurs milliers d'étoiles doubles, triples, quadruples, ou même sextuples, comme thêta d'Orion.

La marche des satellites stellaires


Les deux étoiles qui composent une étoile double sont animées l'une autour de l'autre d'un mouvement elliptique analogue à celui des planètes autour du Soleil; dans telle étoile triple la petite tourne autour de la moyenne et la moyenne autour de la grande ; dans une quadruple, la première tourne autour de la seconde, la troisième autour de la quatrième, tandis que le système des deux premières tourne autour de celui des deux autres, etc.


En général, les ellipses décrites par la plus petite des deux étoiles sont très allongées: souvent même, déformées par la perspective, elles paraissent encore plus longues et plus étroites. Quand les deux étoiles sont le plus rapprochées, leur distance est assez faible pour que, dans la plupart des cas, on ne puisse pas les dédoubler: leur ensemble apparaît alors comme un astre unique.

La durée des révolutions des étoiles doubles est très variable. Celle de la Chèvre se fait en cent trois jours, celle du compagnon de Sirius, la plus brillante étoile du système boréal, dure cinquante ans ; celle de gamma de la Chèvre exige cent cinquante ans pour s'accomplir, et cette durée s'élève à quatre cent cinquante-deux ans pour la soixante et unième du Cygne.

Eclipses d'étoiles


En revanche, certaines révolutions d'étoiles doubles sont de très courte durée: la plus caractéristique dans ce genre est Algol, qui n'est autre que l'étoile bêta de la constellation de Persée, et dont la révolution ne dure que soixante-neuf heures.


Comme, d'autre part, les deux Soleils qui la constituent sont de volumes très voisins et que leur orbite commune se présente presque par sa tranche ; comme, en outre, ils sont très proches l'un de l'autre, attendu que leur distance est à peine cinq fois le diamètre du plus gros, il en résulte qu'à chaque révolution, l'un de ces Soleils passe devant l'autre, de sorte que l'éclat du système semble réduit de moitié, par cette véritable éclipse du grand Soleil par le plus petit. Aussi cette variation périodique d'éclat, qui se reproduit toutes les soixante-neuf heures, a-t-elle fait considérer, pendant longtemps, Algol comme une étoile variable: on voit qu'il n'en est rien et que c'est simplement une étoile double soumise, par intermittence, à des éclipses, mais qui conserve en soi une constante luminosité.

Que de merveilles dans ce ciel qui nous écrase de son immensité, et au milieu duquel notre pauvre Terre est moins qu'un grain de sable au milieu du désert immense. Et combien est passionnante cette science de l'astronomie qui a, peu à peu, sinon trouvé la clef du grand Mystère, du moins soulevé un coin du voile qui le recouvre !

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