La news rétro de ce dimanche nous propose une nouveauté en matière de téléphonie en 1937.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1937, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
L'automatique remplace de plus en plus les "demoiselles du téléphone" par des mécanismes aveugles et fidèles qui ne sont sujets ni à l'erreur ni à la fatigue. Et voici encore du nouveau. Le même fil peut transmettre plusieurs conversations différentes sans gêner en quoi que ce soit les interlocuteurs.
Gravure montrant schématiquement comment deux conversations peuvent s'établir sur un même fil sans se brouiller, les périodes de haute fréquence utilisées pour chacune d'elles s'intercalant sans nuire à la clarté de la conversation voisine
Un seul fil pour plusieurs conversations
Les progrès de l'automatique n'ont pas supprimé la nécessité de relier l'abonné à un bureau central. Aussi lorsque le poste de l'abonné et le centre sont très éloignés l'un de l'autre, et surtout dans les régions où les habitations sont très dispersées, les lignes de liaison sont-elles longues et coûteuses. En cherchant à remédier à cet inconvénient, on est arrivé à faire circuler en même temps deux conversations différentes sur une seule et même ligne.
Haute fréquence et oreille paresseuse
Supposons que nous imposions à une conversation des coupures périodiques à fréquence extrêmement rapide. Que se passera-t-il ? Il se produira pour l'oreille qui écoutera le même phénomène que celui qui se produit au cinéma pour les yeux: la fréquence des interruptions sera telle que l'oreille ne les percevra pas. Cependant ces intervalles de silence, c'est-à-dire durant lesquels le courant téléphonique ne parvient pas à l'oreille, existent bien, et c'est précisément durant ces interruptions que l'on a songé à intercaler le passage du courant transportant une autre conversation.
Soupapes pour courants électriques
On y est arrivé en branchant sur la ligne alimentée par des courants de haute fréquence (fréquence imperceptible à l'oreille humaine} des soupapes de triage. Supposons quatre postes d'abonnés. L'abonné A appelle son ami Y et l'abonné B son fournisseur Z. Entre les deux stations M et N, la ligne est commune. Chacune de ces deux stations est munie de petits coffrets contenant deux soupapes disposées en sens inverse l'une de l'autre, de sorte que le courant alternatif modulé à haute fréquence ne passe que positivement dans l'une et négativement dans l'autre. Grâce au fonctionnement de ces soupapes, les modulations se chevauchent et s'intercalent et l'abonné A peut bavarder avec son ami Y sans rien entendre de ce que se disent, par le même fil, l'abonné B et son fournisseur Z.
Le courant à haute fréquence utilisé est fourni par une source génératrice constituée par une lampe oscillante. Les soupapes sont formées par des redresseurs à oxyde de cuivre. Ces appareils, tels qu'ils fonctionnent déjà, sont dus à MM. Loth et Givelet.