Une nouvelle couche de mystères plane au-dessus des nuages turbulents de Saturne. Le télescope spatial James Webb a détecté d'étranges motifs gazeux, jamais observés auparavant dans le Système solaire.
Cette découverte inédite résulte d'une campagne d'observation de dix heures, menée en novembre 2024. Les instruments infrarouges du télescope ont sondé avec une précision inégalée les hautes couches de l'atmosphère saturnienne. Les scientifiques y ont découvert deux structures surprenantes: des perles sombres et une figure étoilée asymétrique, chamboulant les modèles théoriques actuels.
Haut: Une étrange structure en forme d'étoile avec quatre des six bras visibles dans la stratosphère de Saturne. Bas: L'ionosphère de Saturne, montrant les caractéristiques en forme de perles sombres. Crédit image: NASA/ESA/CSA/Stallard et al 2025 - adaptation www.techno-science.net
Des structures atmosphériques inédites
L'ionosphère de Saturne, une région chargée électriquement, a montré une série de taches sombres contrastant avec la lueur des aurores polaires. Ces "perles" présentent une stabilité remarquable sur plusieurs heures. Leur formation semble liée à des processus dynamiques.
Plus bas, dans la stratosphère, une structure en forme d'étoile à quatre bras s'étend du pôle nord vers l'équateur. L'absence de deux bras attendus rend cette configuration particulièrement intrigante pour les planétologues. Cette asymétrie suggère des phénomènes atmosphériques encore non répertoriés.
La localisation de ces structures semble suivre une logique précise. Les bras de l'étoile stratosphérique apparaissent alignés avec les pointes de l'hexagone polaire, un vortex nuageux bien connu. Les perles sombres de l'ionosphère se superposent partiellement à ces alignements. Cette corrélation spatiale pourrait indiquer une interaction entre les différentes couches atmosphériques.
Les hypothèses des planétologues
Les perles sombres résulteraient d'interactions entre le champ magnétique saturnien et son atmosphère en rotation. Ces zones pourraient correspondre à une modulation de l'énergie qui alimente les aurores polaires. L'étude de ces structures offre une nouvelle perspective sur le couplage magnétosphère-atmosphère.
La forme étoilée asymétrique implique probablement des ondes atmosphériques se propageant verticalement. La rotation rapide de Saturne influencerait leur propagation, créant des déséquilibres. Ces ondes pourraient être générées par la turbulence de l'hexagone polaire situé bien en dessous.
La période d'équinoxe lors des observations pourrait avoir accentué la visibilité de ces phénomènes. L'orientation particulière de Saturne par rapport au Soleil crée des conditions d'éclairage optimales. Les futures observations de James Webb détermineront si ces structures évoluent avec les saisons de la planète géante.