Surnommées "algues bleues", les cyanobactéries peuvent en réalité adopter des couleurs allant du vert à l'orange en passant par le rose, en fonction du pigment photosynthétique qui domine dans les cellules d'une espèce donnée. Les cyanobactéries ne capturent donc pas toutes la
lumière (La lumière est l'ensemble des ondes électromagnétiques visibles par l'œil...) de la même manière:
Prochlorococcus, par exemple, la cyanobactérie la plus abondante de l'
océan (Un océan est souvent défini, en géographie, comme une vaste étendue d'eau...), absorbe préférentiellement les longueurs d'ondes violettes et bleues alors que sa cousine
Synechococcus peut capturer le
bleu (Bleu (de l'ancien haut-allemand « blao » = brillant) est une des trois couleurs...), le
vert (Le vert est une couleur complémentaire correspondant à la lumière qui a une longueur d'onde...) ou bien les deux, selon son type pigmentaire. Comment expliquer cette grande diversité des pigments de cyanobactéries ?
Flacons de culture montrant les différents types pigmentaires de la cyanobactérie marine Synechococcus.
© L. Garczarek
Une équipe de
recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) internationale impliquant des scientifiques de la Station biologique de
Roscoff (Roscoff est une commune du département du Finistère, en région Bretagne, en France....) (CNRS/Sorbonne Université) vient de démontrer la pertinence d'une piste déjà suspectée par le
passé (Le passé est d'abord un concept lié au temps : il est constitué de l'ensemble...): les vibrations des molécules d'
eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...).En effet, les scientifiquesont montré que les liaisons entre les
atomes (Un atome (du grec ατομος, atomos, « que l'on ne peut...) dans les molécules d'eau sont sujettes à des vibrations qui absorbent certaines longueurs d'
onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible...) de la lumière et délimitent ainsi des "niches spectrales", c'est-à-dire des plages de longueurs d'ondes utilisables par les organismes photosynthétiques.
Un nouveau
modèle mathématique (Un modèle mathématique est une traduction de la réalité pour pouvoir lui appliquer les outils,...), combiné à des mesures
satellite (Satellite peut faire référence à :), a confirmé que ces vibrations divisent les spectres de la lumière en cinq niches: violette, bleue, verte, orange et
rouge (La couleur rouge répond à différentes définitions, selon le système chromatique dont on fait...). Les échantillons de l'expédition
Tara Oceans ont aussi permis de démontrer que les différents types pigmentaires de cyanobactéries se répartissent bien en fonction de ces niches: la cyanobactérie
Prochlorococcus domine dans les grands vortex océaniques alors que
Synechococcus prédominent dans les eaux côtières.
Spectres d'absorption des différents types pigmentaires de cyanobactéries. Les pics d'absorption se situent dans différentes "niches spectrales" (violette, bleue, verte, orange ou rouge) et évitent les "harmoniques" (lignes pointillées) créées par les vibrations des molécules d'eau.
© J. Huisman
Ces résultats publiés dans
Nature Ecology and Evolution le 9 novembre 2020 pourraient améliorer les prévisions de l'évolution des écosystèmes aquatiques dans le
contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) du changement climatique global.
Bibliographie:
Vibrational modes of water predict spectral niches for photosynthesis in lakes and oceans. Holtrop T, Huisman J, Stomp M, Biersteker L, Aerts J, Grébert T, Partensky F, Garczarek L & Van der Woerd HJ.
Nature Ecology and Evolution, le 9 novembre 2020. DOI:10.1038/s41559-020-01330-x.
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