Un mur d'écrans qui fait entrer la recherche dans une nouvelle dimension.
Mur d'écran WILDER
Le centre de recherche Inria Saclay Ile-de-France présente Wilder, un mur composé de 75 écrans. Wilder s'inscrit dans l'Equipement d'Excellence Digiscope et succède au projet Wild. En plus d'être plus grand que son prédécesseur, Wilder dispose d'écrans dont les bords ne sont pratiquement plus visibles. Son objectif est de permettre aux scientifiques de naviguer dans des images immenses et des données complexes avec une immenses et des données complexes avec une simplicité extraordinaire.
75 écrans pour un mur de 6 mètres par 2
Permettre aux scientifiques de naviguer dans des images immenses et des données complexes avec une simplicité extraordinaire: voilà l'objectif du projet WILDER.Ce mur, composé de 75 écrans, pour un total de six mètres par deux, succède au projet WILD. En plus d'être plus grand que son prédécesseur, WILDER dispose d'écrans dont les bords ne sont pratiquement plus visibles. Désormais, rien ne gêne l'impression de "flotter" dans cet environnement. Responsable de Digiscope, le projet dans lequel s'inscrit WILDER, Michel Beaudouin-Lafon reconnaît que l'expérience est captivante: "Sur un mur d'images, le regard va beaucoup plus vite. Les yeux sautent d'un point à l'autre en 1/40e de seconde. Le cou et le corps bougent plus vite que la souris. Et surtout, l'observateur se forge une carte mentale de l'image, même lorsqu'elle est très complexe. Sa vision d'ensemble progresse. Sa mémoire spatiale se renforce".
Interactions simplifiées au service de la science
WILDER permet l'interaction tactile multipoints, mais aussi la possibilité d'interagir à distance. Destiné entre autres à l'aide à la découverte scientifique, le dispositif permet par ailleurs le travail collaboratif. "Aujourd'hui, les grands défis sont relevés en équipe. Ce que ne permettent pas les murs d'écrans classiques", explique Michel Beaudouin- Lafon. "Imaginons une cellule de crise, suite à une catastrophe aérienne. Une dizaine d'experts sont réunis: un météorologue, un pilote, un contrôleur aérien, etc. La carte affichée sur WILDER leur donne une vision d'ensemble. Ils peuvent échanger autour de cette référence commune. Mais ce n'est pas tout. Chaque expert a dans la main une tablette qui affiche des informations ciblées et spécialisées: carte météo, couloirs aériens, etc. Lorsqu'une donnée mérite d'être partagée, l'expert pointe l'écran avec sa tablette, et dépose l'information sur une zone précise". Avec son écran géant, WILDER est en mesure de synchroniser les tablettes et ainsi de permettre aux chercheurs de partager le même niveau d'information.
Pour aller plus loin, Michel Beaudouin-Lafon souhaite désormais connecter des murs d'écrans distants. "Nous avons relié notre prototype WILD à la salle immersive du LIMSI, située à un kilomètre de notre labo. Quand leur salle affiche une molécule complexe, notre mur affiche la même molécule, éventuellement avec d'autres informations superposées. Quand ils déplacent la molécule, elle bouge chez nous à l'identique. Ces premiers essais sont très prometteurs." Une innovation à laquelle des industriels s'intéressent de très près.
WILDER a bénéficié d'une aide de l'État gérée par l'Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements d'Avenir et d'une aide de la Région Ile-de-France.