La sépulture Border Cave révèle ses secrets

Publié par Adrien,
Source: CNRS-INEEAutres langues:
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Les restes d'un nouveau-né découverts à Border Cave, une caverne de l'est de l'Afrique du Sud, au cours de la dernière guerre mondiale, ont constitué pendant longtemps un casse-tête pour les chercheurs. Ils étaient considérés par certains comme le plus ancien exemple connu d'une sépulture associée à un objet de parure, mais cette interprétation ne faisait pas l'unanimité à cause de l'ancienneté des fouilles et le manque d'informations sur le contexte de la découverte. Une étude, réalisée par Francesco d'Errico (PACEA, CNRS/Univ. de Bordeaux/Ministère de la Culture et de la Communication) et Lucinda Backwell, chercheur à l'Université de Witwatersrand (Johannesburg), publiée dans Journal of Human Evolution lève en partie le voile sur ce mystère.

Les chercheurs ont découvert dans les archives nationales d'Afrique du Sud des documents et des photos inédits démontrant que la fosse d'où sont issus les restes du nouveau-né a bien été reconnue lors de la fouille du site en 1941 et que ces restes ont été trouvés dans une couche datée par la suite à 74000 ans.


Une étude poussée du coquillage découvert dans la fosse et d'un autre coquillage provenant probablement de la même couche archéologique a permis à ces chercheurs d'attribuer les coquillages, appartenant au genre Conus, à une espèce différente de celle à laquelle ils étaient traditionnellement rapportés. Elle a permis de montrer également que les perforations visibles sur ces derniers ont bien été produites par l'homme, et que les objets portent les traces d'une utilisation comme ornements. Ils étaient, à l'origine, au contraire des restes du nouveau-né, couverts d'ocre, ce qui plaide pour une utilisation symbolique de cette matière pour changer l'apparence des objets de parure il y a déjà 74 000 ans.

Les auteurs dirigent actuellement une nouvelle fouille à Border Cave qui pourrait apporter des renseignements nouveaux sur les plus anciennes pratiques funéraires en Afrique.

Cette grotte avait déjà fait l'objet de recherches publiées en 2012 permettant de repousser de 24 000 ans l'apparition des premières cultures de chasseurs-cueilleurs modernes d'Afrique du Sud.
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