La Poste a récemment réceptionné deux véhicules électriques d'un genre nouveau pour une période de test. Si extérieurement rien ne permet de les différencier des modèles standards, leurs performances sont nettement meilleures et plus en adéquation avec un
usage quotidien. Les véhicules en question sont des Cleanova II fabriqués par SVE (Société des Véhicules Electriques), filiale commune de Dassault et Heuliez.
Caractéristiques
Les Cleanova II sont en réalité des Renault Kangoo modifiées qui se distinguent des modèles précédents principalement par une autonomie qui double pour atteindre entre 180 et 200 km. Cependant la vitesse maximale n'évolue pas, restant à 110 km/h, cela reste suffisant pour des véhicules qui sont essentiellement destinés à un usage urbain.
A ce modèle de base s'ajoute une version avec un petit moteur thermique additionnel. Il s'agit alors d'un
véhicule hybride dont le plus gros avantage est une autonomie estimée entre 400 et 500 km. Ce moteur peut aussi participer à l'effort d'
accélération et améliorer les performances de la
voiture. Mais même dans cette version, il s'agit malgré
tout de véhicules dont le mode de fonctionnement est principalement électrique, contrairement à la démarche suivie par
Toyota pour sa Prius.
Le bloc moteur comprend un moteur de traction de 35kW et un générateur de 15kW. Lors des freinages et des descentes, le générateur permet de récupérer une partie de l'énergie pour réalimenter les batteries, augmentant ainsi l'autonomie du véhicule. Ce bloc moteur est fourni par le canadien TM4.
Approche économique
Le principal marché visé par la SVE pour son Cleanova II est celui des entreprises et des collectivités locales. Hormis son intérêt écologique, c'est par le coût de mis en œuvre que la filiale commune de Dassault et Heuliez tente d'imposer son nouveau véhicule. Le prix d'achat n'est effectivement pas très différent de celui d'une Kangoo standard et son coût de fonctionnement se situe aux environs d'un euro au 100 kilomètres, soit 6 fois moins qu'une Kangoo classique à moteur thermique. En revanche, pour recharger rapidement les batteries il est recommandé d'avoir un équipement spécifique, dans le cas contraire il faut toute une nuit pour "faire le plein".
Le seuil de rentabilité du véhicule est de 10 000 à 15 000 unités par an. La Poste, qui dispose d'un parc de 51 000 véhicules, pourrait détenir à terme jusqu'à 90% de voitures électriques. De même EDF est très intéressé et va aussi tester le Cleanova II. A ces deux gros clients potentiels s'ajoute plusieurs collectivités locales ainsi qu'une entreprise de location longue durée.