Une nouvelle étude publiée dans la revue Immunity du mois d'avril 2010 décrit comment, à l'aide d'un vaccin, des chercheurs ont réussi à soigner avec succès des souris souffrant de diabète et ont aussi réussi à ralentir la survenue des symptômes chez des souris saines ayant un risque de développer la maladie.
Le diabète de type 1, aussi appelé diabète insulino-dépendant ou encore diabète juvénile parce qu'il apparaît classiquement de manière brutale chez l'enfant ou le jeune adulte, est une forme de diabète sucré qui se caractérise par de la fatigue, une émission d'urine excessive, une soif intense, une hyperglycémie et un amaigrissement. Dans cette maladie, tout comme dans d'autres maladies auto-immunes telles que le lupus ou encore la polyarthrite rhumatoïde, le mécanisme à l'origine de la pathologie est l'attaque et la destruction de cellules spécialisées, ici, les cellules beta du pancréas produisant l'insuline, par certains globules blancs, les lymphocytes T.
Jusqu'à présent la principale difficulté pour limiter la destruction des cellules beta était l'inhibition sélective des effets néfastes des lymphocytes T agressifs envers ces cellules sans pour autant perturber le bon fonctionnement du système immunitaire dans lequel ces cellules jouent un rôle crucial pour la protection contre les maladies. Dans ce but, les chercheurs ont développé un vaccin composé de nanoparticules (particules 1000 fois plus petites qu'une cellule) qui cible une population particulière de lymphocytes T, les lymphocytes T de régulation, ayant la spécificité de protéger les cellules beta en éliminant la réponse des lymphocytes T agressifs. Les lymphocytes T agressifs envers les cellules beta agissent en reconnaissant spécifiquement des fragments de protéines (peptides) appartenant à ces cellules. Les nanoparticules composant le vaccin stimulent et induisent l'augmentation du nombre de lymphocytes T de régulation qui sont ensuite capables de supprimer les peptides et donc d'empêcher leur reconnaissance, et la destruction des cellules beta, par la réponse T agressive.
Bien qu'il existe de nombreuses différences entre le système immunitaire des souris et des hommes, ces données apportent de nouveaux espoirs dans la lutte contre le diabète de type 1. Ce vaccin pourrait être testé dans des essais cliniques chez les humains d'ici deux ans.