Selon une nouvelle étude dirigée par des chercheurs de l'Université McGill, les vagues de chaleur et les sécheresses simultanées sont de plus en plus courantes dans l'ouest des États-Unis. Les périodes de temps chaud et sec, qui augmentent les risques de feu de
forêt, sont plus longues, plus intenses et plus fréquentes en raison des changements climatiques.
Dans le cadre d'une étude publiée par
Science Advances, les chercheurs ont analysé des épisodes de
chaleur et de sécheresse qui ont eu lieu dans les États contigus des États-Unis au cours des 122 dernières années. Ils ont découvert que les périodes de
temps chaud et sec combiné ont non seulement augmenté en
fréquence, mais également sur le plan de l'étendue géographique. Alors que ces épisodes étaient jadis limités à de petites zones des États-Unis, ils touchent maintenant des régions entières, comme l'
ensemble de la côte ouest et certaines parties du
nord-est et du
sud-est.
"Les épisodes de temps chaud et sec peuvent causer d'importants incendies. Ajoutez à cela du vent et une source d'inflammation, et vous vous retrouvez avec des “méga-incendies” comme ceux qui ont fait rage en 2020 sur la côte ouest des États‑Unis. Les sécheresses et les vagues de chaleur records, combinées à un orage qui a occasionné de forts vents et 12 000 éclairs en 72
heures, ont entraîné plus de 500 feux de forêt", explique Mohammad Reza Alizadeh, auteur principal et
doctorant travaillant sous la supervision de Jan Adamowski, professeur au Département de génie des bioressources de l'
Université McGill.
Les chercheurs ont également découvert que les épisodes de temps chaud et sec s'intensifient et sont accompagnés de plus longues périodes de sécheresse et de températures supérieures. Ces doubles "extrêmes chaud-sec" s'intensifient non seulement mutuellement - plus de chaleur cause plus de sécheresse, et vice versa - mais ils s'auto-propagent également, ce qui signifie qu'ils peuvent se déplacer d'une région à l'autre. "Comme les températures élevées favorisent et étendent l'aridité, les sécheresses et les vagues de chaleur se déplacent dans le sens du vent", précise M. Alizadeh. Ces extrêmes peuvent être particulièrement dommageables pour la production agricole et les écosystèmes, préviennent les chercheurs.
Selon eux, l'élément déclencheur de ces épisodes de temps chaud et sec évolue. Ils expliquent, par exemple, que les tempêtes de poussières catastrophiques ("Dust Bowl") qui ont fait rage dans les années 1930 étaient causées par une absence de précipitations associée à de mauvaises pratiques de gestion des terres. Toutefois, au cours des dernières décennies, ces périodes désastreuses de temps chaud et sec sont plus souvent causées par un excès de chaleur que par une absence de précipitations.
Les chercheurs nous mettent en garde: si la tendance actuelle au réchauffement se poursuit, nous assisterons à un nombre accru de catastrophes de cette nature. Ils suggèrent que les résultats de leur recherche soient utilisés pour orienter les efforts d'
atténuation des changements climatiques et d'adaptation à ces changements. "Pour nous adapter, nous devons comprendre comment les choses fonctionnent", soutient le professeur Jan Adamowski.
L'étude:
L'article "A century of observations reveals increasing likelihood of continental-scale compound dry-hot extremes", par Mohammad Reza Alizadeh, Jan Adamowski, Mohammad Reza Nikoo, Amir AghaKouchak, Philip Dennison et Mojtaba Sadegh, a été publié dans
Science Advances.
DOI: https://doi.org/10.1126/sciadv.aaz4571