Des bactéries enfouies sous les océans à peine vivantes

Publié par Isabelle,
Source: Science, AAAS & EurekAlert
Illustration: NasaAutres langues:
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Environ 90 pour cent des organismes unicellulaires du globe vivent enfouis sous le plancher océanique
Profondément enterrées sous les océans dans des argiles rouges vieilles de 86 millions d'années, des bactéries survivent avec d'infimes quantités d'oxygène. Ces microbes en utilisent si peu que l'on peut à peine les considérer comme vivantes indique une nouvelle étude. Environ 90 pour cent des organismes unicellulaires du globe vivent enfouis sous le plancher océanique. Ces microbes vivent tellement au ralenti que les scientifiques devraient attendre un millier d'années avant d'y noter un changement. Les chercheurs ont plutôt recours à une expérience qui a commencé il y a 86 millions d'années sous les fonds océaniques du Pacifique. Lors d'une croisière scientifique le long de l'équateur et dans le gyre du Pacifique nord qui regroupe de puissants courants de cette région, Hans Roy et ses collègues ont prélevé des échantillons de boues dans des carottes sédimentaires issues des profondeurs du plancher océanique.

Les carottes de sédiments peuvent être longues d'un kilomètre, le matériau le plus récent étant au sommet et le plus ancien à la base. En utilisant des capteurs d'oxygène en forme d'aiguille, l'équipe a découvert que les bactéries présentes dans ces sédiments sont vivantes et consomment de l'oxygène bien que de manière très lente. Les microbes renouvellent leur biomasse à un rythme de quelques centaines à quelques milliers d'années. Cela peut correspondre à leur division mais aussi à leur cycle de réparation cellulaire. Au minimum, les bactéries ont besoin d'énergie pour maintenir un potentiel électrique à travers leur membrane et pour faire fonctionner leurs enzymes et leur ADN. Roy et ses collègues soupçonne ces communautés bactériennes de vivre avec le minimum d'énergie nécessaire pour subsister mais n'ont pas encore d'éléments pour le prouver. Il est clair cependant que cette communauté microbienne, qui n'a pas reçu de nutriments du monde extérieur depuis que les dinosaures foulaient la Terre, est encore vivante et active. L'étude suggère que toutes les connaissances accumulées sur les micro-organismes à croissance rapide des laboratoires ne s'appliquent probablement pas à la vie ralentie des profondeurs sous les océans.

Publication: "Aerobic Microbial Respiration in 86-Million-Year-Old Deep-Sea Red Clay" par H. Røy et B.B. Jørgensen de l'Université d'Aarhus à Aarhus, Danemark ; J. Kallmeyer et R.R. Adhikari de l'Université de Potsdam à Potsdam, Allemagne ; R. Pockalny et S. D'Hondt de l'Université du Rhode Island à Narraganset, RI; Science 18 mai 2012, article n° 25.
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