Des bioplastiques produits grâce à un crustacé

Publié par Adrien le 06/08/2014 à 12:00
Source: BE Espagne numéro 139 (18/07/2014) - Ambassade de France en Espagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/76407.htm
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Une écrevisse
Un groupe de recherche de l'Université de Séville est parvenu à obtenir des bioplastiques à partir de déchets provenant des usines de transformation agroalimentaire de l'écrevisse rouge du Guadalquivir. Les chercheurs ont utilisé un mélange basé sur une protéine dérivée de ce crustacé pour développer des matériaux biodégradables, comme alternative aux plastiques conventionnels. Double avantage du procédé: la production d'un matériau plus durable, et la valorisation d'un déchet de production de l'industrie de transformation de l'écrevisse.

Dans la seule région du Bas Guadalquivir, l'industrie spécialisée dans la transformation et la commercialisation de l'écrevisse rouge fait état d'une production annuelle de l'ordre de 5000 tonnes, dont 45% sont exportés vers différents pays européens (Suède, Norvège ...) ainsi qu'aux Etats-Unis.

Selon Antonio Guerrero, le responsable du projet à l'Université de Séville, les usines de transformation de crustacés génèrent un important volume annuel de déchets liquides et solides qui ne sont en général pas valorisés. D'autre part, la dynamique saisonnière des populations d'écrevisses peut être à l'origine selon les périodes de l'année, de grands excédents d'écrevisses ne remplissant pas les critères de poids, taille... etc pour être utilisés dans l'industrie de transformation des crustacés, ce qui augmente encore le volume annuel des sous-produits de transformation non valorisés.

En de rares occasions les résidus solides de cette industrie sont utilisés comme fertilisants, ou broyés pour la production de farines destinées à l'alimentation animale. L'objectif du groupe de recherche d'Antonio Guerrero était de généraliser la valorisation de ces sous-produits, qui présentent un important contenu protéique. La forte teneur protéique de ces résidus est justement la caractéristique qui a permis leur utilisation en tant que base pour l'obtention de bioplastiques. Des additifs y ont été ajoutés, par le biais de processus technologiques physico-chimiques ou thermomécaniques, qui leur ont permis d'acquérir des propriétés particulières, conduisant ainsi à l'obtention de matériaux bio polymériques d'origine biologique.

Plus concrètement, les chercheurs ont utilisé pour cela la technique du moulage par injection: Un système fond la matière première à haute température, et l'injecte dans un moule sous pression de la forme désirée. Cette technique est couramment utilisée dans l'industrie pour produire des coques de téléphone portable, des étuis de CD ou divers types de pièces articulées par exemple. Son principal avantage est la grande précision qu'elle permet d'obtenir dans la production en série de tout type d'objets.

Les chercheurs ont ensuite soumis le bioplastique obtenu à divers tests thermomécaniques, de flexion, de traction jusqu'au point de rupture, et de capacité d'absorption d'eau ; et ont comparé son comportement avec celui d'un plastique préparé à partir d'un polymère synthétique pour évaluer son potentiel réel. Les résultats obtenus, développés dans un article publié dans la revue Journal of the Science of Food and Agriculture ont démontré la viabilité de la fabrication de plastiques biodégradables à base d'écrevisse.

Cette étude s'inscrit dans un projet d'excellence intitulé "Valorisation des sous-produits de l'industrie de l'écrevisse rouge sur la base de sa teneur protéique", financé par le Département de l'Economie, de l'Innovation et des Sciences du gouvernement régional de l'Andalousie.
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