Lors de l'étude d'une espèce de mouche américaine, appelée Emblemasoma auditrix, des chercheurs de l'Institut de Physiologie Animale de l'Université Justus-Liebig à Giessen ont constaté que le nombre de larves saines se trouvant dans l'abdomen de la mère diminue avec le temps. Au contraire, les larves blessées ou mortes ainsi que les larves de grande taille sont de plus en plus présentes. Ces larves lésées sont victimes de leurs "frères et soeurs". Les scientifiques se sont donc intéressés aux causes de cet acte de "cannibalisme fratricide" in utero.
Une mouche Emblemasoma auditrix
Cette mouche parasitoïde a besoin d'un hôte pour se développer, cependant, la contamination ne se fait pas au stade oeuf mais au stade larvaire. La recherche d'un hôte pouvant durer jusqu'à 4 semaines, les larves doivent attendre dans l'abdomen de la mère et la nourriture venant à manquer, elles s'attaquent à leurs semblables. D'après le Dr. Thomas de Vries et le Prof. Dr. Reinhard Lakes-Harlan, ce phénomène est lié à la dynamique hôte-parasite. Les années où l'hôte est présent en très grand nombre, la mouche a tout intérêt à en infecter le maximum dans un temps très court. Un stock de larves important est donc nécessaire.
Evidemment, la mouche ne peut pas prévoir l'abondance ou non de l'organisme-hôte. Elle prend donc le risque, les années moins propices, d'exposer ses larves au cannibalisme et par conséquent d'altérer ses facultés reproductives.