La découverte de restes de sorgho sur des outils de pierre de 100 000 ans dans une grotte du Mozambique révèle que les premiers hommes modernes travaillaient les céréales à une époque où l'on pensait qu'ils se contentaient de ramasser des fruits et des noix.
L'Afrique est le continent qui possède le plus grand nombre de céréales natives et plusieurs dizaines d'entre elles sont encore consommées pour leur contenu en amidon. Le sorgho vient en tête aujourd'hui dans l'Afrique sub-saharienne où l'endosperme de ses grains est transformé en une farine brute utilisée soit directement soit sous forme fermentée pour préparer des bouillies, des produits cuits ou des boissons alcoolisées.
On ne sait pas très bien de quand date la première utilisation par l'homme des graines des céréales pour son alimentation bien que les chercheurs supposaient une date beaucoup plus tardive au cours du Pléistocène (il y a de 1,8 million d'années à 11 000 ans). Julio Mercader, de l'Université de Calgary au Canada, a identifié des restes abondant d'amidon sur des outils de pierre trouvés dans une chambre profonde de la grotte de Ngalue, au Niassa, dans le nord-ouest du Mozambique, datant d'environ 100 000 ans. Ces restes ont pu provenir de sorgho sauvage, ce qui implique, écrit Mercader, que les habitants de ce site consommaient la céréale, contrairement à l'idée que la cueillette de graines n'était pas une activité importante au Pléistocène parmi les chasseurs-cueilleurs d'Afrique du Sud.