La comète Tempel-1 plus dense que prévue ?

Publié par Michel,
Source: CNRS-INSU
Illustrations: © OSIRIS/NAC. ESA. LAM. OAMP.Autres langues:
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L'impacteur de la sonde de la NASA "Deep Impact" a heurté la comète Tempel-1 le 4 juillet dernier. La sonde Rosetta de l'ESA avec sa caméra à haute résolution (NAC) a observé le phénomène. L'équipe scientifique de la NAC, comprenant des chercheurs du CNRS et du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, a analysé les conséquences de cet impact. Plus de 5000 tonnes de poussière, 5000 tonnes de glace d'eau et 15 tonnes de glace d'acide cyanhydrique ont été éjectées. Le noyau de cette comète serait plus dense qu'une "boule de neige sale", ce serait plutôt une "boule de poussière glacée". Ces résultats sont publiés dans la revue Nature du 13 octobre 2005.


Evolution temporelle du nuage de poussière émis lors de l'impact
sur le noyau de la comète Tempel-1

Les noyaux cométaires sont parmi les seuls objets du système solaire à n'avoir subi pratiquement aucune modification depuis leur création, il y a 4,56 milliards d'années. Elles détiennent donc de précieuses informations sur l'histoire du système solaire et sur sa formation. Connaître leur densité pourrait permettre de comprendre comment les composants élémentaires se sont agrégés dans la nébuleuse primitive pour former ces objets célestes de plusieurs kilomètres.

La mission "Deep Impact" de la NASA avait notamment pour objectif d'apporter quelques éléments de réponse à ces questions. Son impacteur de 370 kg, en heurtant le noyau de la comète Tempel 1 le 4 juillet dernier, a créé un important cratère et éjecté plusieurs milliers de tonnes de matière cométaire "fraîche" dans l'espace. La caractérisation de cette matière revêt donc une importance capitale, car elle donne des informations sur la composition du noyau de la comète.

La sonde européenne Rosetta de l'ESA, située à 80 millions de kilomètres de la comète au moment de l'impact, a été la seule à pouvoir suivre l'apparition et l'évolution du nuage créé au moment de l'impact en continu pendant plus d'une semaine. C'est avec la caméra à haute résolution (NAC), de l'instrument OSIRIS(1) embarqué à bord de Rosetta, que l'équipe européenne comprenant des chercheurs du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (CNRS / Observatoire Astronomique de Marseille-Provence / Université de Provence) ont analysé les conséquences de l'impact de la sonde de la NASA sur Tempel-1:

- L'impact a créé un cratère de 30 m de rayon.
- Plus de 5 000 tonnes de poussière ont été éjectées en atteignant une vitesse comprise entre 110 et 300 m/s sous l'effet du gaz environnant.
- Plus de 5 000 tonnes de glace d'eau et 15 tonnes de glace d'acide cyanhydrique (HCN) ont été propulsées dans l'espace sous forme de grains de glace très rapidement sublimés en gaz par le rayonnement solaire.

Ces chiffres montrent que le noyau de la comète Tempel-1 serait constitué de plus de poussière que prévu, et qu'elle ne serait pas une "boule de neige sale" mais plutôt une "boule de poussière glacée".

Après l'impact, la caméra NAC n'a pas enregistré d'activité, tels des jets de matière, suggérant ainsi que les impacts de météorites sur les noyaux cométaires ne sont pas à l'origine de certains sursauts d'activité cométaire que l'on a déjà observés sur d'autres comètes.


La Narrow Angle Camera (NAC) de la sonde Rosetta
lors des tests d'environnement

Ces résultats permettront d'une part aux scientifiques à partir des modèles d'impact de remonter à la densité des noyaux cométaires, d'autre part confirment que la caméra NAC et la sonde Rosetta sont complètement opérationnelles. C'est le 5 septembre 2008 et le 10 juillet 2010 que Rosetta survolera les astéroïdes Steins et Lutetia et en 2014 qu'elle arrivera aux abords de la comète Churyumov-Gerasimenko... Patience...

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