Une photographie saisissante révèle les conséquences de l'activité humaine sur la faune: ce paresseux cherche désespérément un refuge après avoir traversé une route.
Emmanuel Tardy, photographe français, a immortalisé ce moment dans la province d'Alajuela au Costa Rica. Ce spécimen de paresseux à gorge brune, une espèce arboricole, a dû quitter son habitat naturel en raison de la fragmentation des forêts. La scène montre l'animal agrippé à une
clôture en béton et fils de fer barbelés, le seul point d'appui ressemblant à un arbre après la traversé de la route.
Un paresseux s'accroche à une clôture après avoir traversé une route au Costa Rica, illustrant l'impact de la fragmentation de l'habitat.
Crédit: Emmanuel Tardy/Wildlife Photographer of the Year
Le cliché, intitulé "No Place Like Home", met en lumière les enjeux écologiques auxquels font face ces mammifères lents. La déforestation et le développement urbain réduisent leurs zones de vie, les obligeant à des déplacements terrestres périlleux. Ces voyages augmentent les risques de prédation et d'accidents. Le gouvernement costaricien collabore avec des ONG pour créer des corridors biologiques aériens, permettant aux paresseux de se déplacer en sécurité entre les arbres.
Le concours
Wildlife Photographer of the Year, organisé par le
Natural History Museum de
Londres, a reçu plus de 60 000 candidatures cette année. Parmi les images dévoilées en avant-première, on trouve également un face-à -face entre un lion et un cobra en Tanzanie, capturé par Gabriella Comi. Cette scène, nommée "Wake-up Call", montre la réaction surprise du félin à l'approche du serpent.
Un lion et un cobra se font face dans le parc national du Serengeti, immortalisés par Gabriella Comi.
Crédit: Gabriella Comi/Wildlife Photographer of the Year
D'autres photographies remarquables incluent des chauves-souris quittant un monument historique en Inde, des méduses au large de la Californie, et des manchots empereurs en Antarctique. Chaque image raconte une histoire unique sur l'
interaction entre les espèces et leur
environnement. Le jury, présidé par Kathy Moran, sélectionnera cent gagnants dont les noms seront annoncés en octobre.
Ces œuvres visuelles servent de plaidoyer pour la conservation de la biodiversité. Elles sensibilisent le public aux enjeux environnementaux grâce à leur
puissance narrative et esthétique. La photographie
naturaliste devient ainsi un outil essentiel pour documenter et protéger le monde sauvage.
Qu'est-ce que la fragmentation de l'habitat ?
La fragmentation de l'habitat désigne la division des espaces naturels en parcelles isolées, souvent due à l'expansion humaine comme la construction de routes ou l'agriculture. Ce phénomène réduit la connectivité entre les écosystèmes, limitant les déplacements des animaux et leurs chances de survie.
Pour les espèces arboricoles comme le paresseux, cela signifie devoir descendre au sol pour atteindre d'autres zones boisées, augmentant les risques d'accidents ou de prédation. La perte d'habitat continu est une cause majeure du déclin de la biodiversité mondiale. Des solutions existent, telles que la création de corridors écologiques ou la restauration des forêts, pour atténuer ces impacts et préserver la faune.