La revue scientifique Atmospheric Chemistry and Physics a récemment publié une étude révélant une source insoupçonnée de pollution urbaine: la cuisson des aliments. Les chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) ont découvert que les émissions issues de la cuisson dans les restaurants et les foyers contribuent de manière significative à la pollution de l'air extérieur.
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Les recherches menées dans les rues animées de Las Vegas ont permis de quantifier les composés organiques volatils (COV) libérés lors de la cuisson. Ces COV, connus pour leur réactivité avec les oxydes d'azote, favorisent la formation de smog (un brouillard de pollution envahissant parfois certaines villes) et détériorent la qualité de l'air. Selon les résultats de l'étude, environ 21 % des COV d'origine humaine à Las Vegas proviennent des activités culinaires, un pourcentage similaire à celui des émissions des véhicules à essence.
Matthew Coggon, chimiste à la NOAA et auteur principal de l'étude, a expliqué que la présence de ces composés dans l'air est similaire à celle observée lors de la cuisson en laboratoire. Les données ont été recueillies non seulement à Las Vegas, mais aussi à Los Angeles et à Boulder, au Colorado. Matthew Coggon a souligné l'importance de ces composés en raison de leur capacité à former de l'ozone et des particules fines, tous deux nocifs pour la santé humaine.
L'étude démontre que les émissions culinaires ont été largement sous-estimées jusqu'à présent. Les modèles actuels de pollution de l'air ne tiennent pas suffisamment compte de ces sources, rendant difficile une évaluation précise de leur impact. Matthew Coggon et son équipe poursuivent leurs recherches pour mieux comprendre la fréquence et les conditions dans lesquelles ces composés réagissent pour former des polluants atmosphériques dangereux.
Ces découvertes sont importantes pour les régulateurs de la qualité de l'air et les décideurs politiques, car elles fournissent des informations essentielles pour améliorer les stratégies de gestion de la pollution. En ajustant les modèles pour inclure les émissions issues de la cuisson, il sera possible de prendre des décisions plus éclairées pour protéger la santé publique et l'environnement.
Matthew Coggon a insisté sur le fait que chaque avancée dans la compréhension des sources de pollution est essentielle pour élaborer des politiques efficaces. Il a également mentionné que l'équipe continue d'explorer l'ampleur et l'impact des émissions culinaires dans d'autres villes américaines, avec des résultats attendus pour les prochaines années.