Découverte d'une chimie des océans refroidissant le climat 🌊

Publié par Adrien,
Source: Science Advances
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Les océans sont souvent perçus comme de simples réservoirs d'eau régulant le climat. Pourtant, ils cachent un rôle chimique jusqu'alors insoupçonné. Une équipe internationale a mesuré pour la première fois un gaz soufré, le méthanethiol, produit par la vie marine. Une découverte qui bouleverse notre compréhension de l'interaction entre océan et atmosphère.


Image d'illustration Pixabay

En analysant les émissions de ce gaz, les chercheurs ont découvert qu'il contribue à refroidir l'atmosphère terrestre, notamment au-dessus de l'Océan Austral. Ce refroidissement, plus important qu'on ne le pensait, repose sur des mécanismes longtemps restés hors de portée des instruments scientifiques.

Le méthanethiol est produit par des organismes microscopiques, comme le plancton, vivant en surface. Une fois libéré dans l'atmosphère, il subit une oxydation et forme des aérosols. Ces minuscules particules réfléchissent la lumière solaire, contribuant ainsi à réduire la chaleur retenue par la Terre. Elles jouent également un rôle clé dans la formation des nuages.

Ces recherches, publiées dans Science Advances, ont été dirigées par des scientifiques espagnols de l'ICM-CSIC et de l'IQF-CSIC, avec la collaboration de l'Université d'East Anglia. Elles révèlent que le méthanethiol augmente les émissions soufrées connues des océans de 25 %, un bond significatif pour les modèles climatiques.

Cette avancée repose sur des techniques de mesure récemment améliorées. En combinant des données obtenues en laboratoire, sur le terrain et par satellites, les chercheurs ont pu cartographier les émissions mondiales de méthanethiol. Ils ont aussi montré que les zones polaires, souvent négligées, sont les points culminant de ces émissions.

L'impact climatique du méthanethiol est particulièrement marqué dans l'hémisphère Sud, où les émissions anthropiques de soufre sont plus faibles. Les modèles climatiques intégrant cette donnée révèlent une meilleure représentation des nuages et de leur effet refroidissant.

Selon les chercheurs, cette découverte aide à combler un écart crucial entre les observations et les modèles climatiques. Jusqu'à présent, ces derniers sous-estimaient la réflexion de la lumière solaire au-dessus de l'Océan Austral, une région clé pour le bilan énergétique de la planète.

L'équipe souligne que cette recherche illustre l'importance des interactions entre biologie marine et climat. Elle met aussi en lumière la complexité de l'équilibre climatique, particulièrement dans un monde en réchauffement.
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