En 1868, une étoile explosait en supernova à l'intérieur même de notre Voie Lactée. Mais personne ne l'a jamais observée. Trop proche du centre de la Galaxie et masquée par un nuage très dense de poussières et de gaz, sa luminosité fut des milliards de fois plus faible que si elle avait été observée sans être obscurcie.
L'image ci-dessous est un composite d'un cliché réalisé début 2007 par le télescope spatial rayons-X Chandra (orange) et d'un cliché radio (bleu) réalisé en 1985 par le VLA (Very Large Array). La différence de taille entre les deux clichés permet de se rendre compte de l'extension de l'objet en un peu plus de 20 ans.
Les vestiges en expansion de la supernova G1.9+0.3 qui explosa voici seulement 140 ans, sans avoir jamais été visible depuis.
G1.9+0.3 est la plus récente supernova jamais observée dans notre galaxie, le précédent record étant détenu par Cassopiée A avec 330 ans (temps mesurés dans le référentiel de la Terre, c'est-à-dire en se référant au moment où un événement devient visible depuis notre planète).
Les vestiges de supernova apparaissent lorsque les matériaux projetés dans l'espace par l'explosion entrent en collision avec la matière environnante, ce qui produit une enveloppe de gaz chaud et des particules de grande énergie qui émettent brillamment en rayons X, en ondes radio et à d'autres longueurs d'onde pendant plusieurs milliers d'années. Dans le cas de G1.9+0.3, la matière s'étend à la vitesse d'environ 56 millions de kilomètres par heure, soit à peu près 5% la vitesse de la lumière, ce qui est sans précédent pour un vestige de supernova. Un autre superlatif pour G1.9+0.3 est qu'elle produit les électrons les plus énergétiques jamais observés pour un tel objet.
G1.9+0.3 se situe à 25 0000 années-lumière de la Terre dans la direction de la constellation du Sagittaire. L'expansion rapide et le jeune âge de la supernova ont été confirmés par d'autres observations réalisées par le VLA début 2008.