L'European Science Foundation (ESF), un 'think tank' purement consultatif, a réuni 88 scientifiques de 11 pays européens lors d'une conférence sponsorisée par l'Agence spatiale européenne. Pendant 2 jours ces scientifiques ont planché sur ce que pourraient être les grandes étapes de l'exploration humaine et robotique du Système Solaire.
A l'issue de ces 2 journées de travail, il en ressort que l'Europe se doit d'être plus volontaire dans ses décisions. S'il est trop tôt de parler de feuille de route, les recommandations énoncées seront prises en compte lors des futures orientations décisions que prendra l'ESA.
Affiche symbolisant le projet Aurora européen
L'ESF compte s'appuyer sur Aurora, le programme de l'ESA dont l'objectif est de développer des technologies dites 'capacitantes' pour l'exploration du Système Solaire par des sondes automatiques et des hommes, et de rechercher des traces de vie sur Mars.
Trois cibles prioritaires à explorer pendant la période 2013 - 2035 ont été identifiées. Cela ne surprendra personne, il s'agit de Mars, de la Lune et des petits corps évoluant près de la Terre (astéroïdes). La planète rouge est vue comme une cible prioritaire pour la recherche de la vie éteinte, voire existante dans des niches biologiques de surface, ou à l'intérieur du sous-sol de la planète. Dans ces deux cas, ces niches sont à découvrir, une étape particulièrement difficile car l'on ne sait pas trop quoi chercher.
Si l'exploration de ces objets sera avant tout robotique, l'objectif final est bien évidemment le débarquement d'hommes sur Mars. L'envoi d'hommes sera précédé d'un programme robotique robuste et ambitieux avec comme fil conducteur la préparation et le soutien aux premières missions habitées, que ce soit sur Mars ou la Lune, et comme point d'orgue le retour sur Terre d'échantillons de la surface martienne mais également de son sous-sol.
S'il ne fait aucun doute qu'une mission avec retour d'échantillons martiens sera internationale, l'ESF a identifié quelques technologies clés de l'exploration planétaire que l'Europe serait bien inspirée d'acquérir. On citera les forages profonds, les unités de production d'énergie à partir de ressources in situ ou encore la dotation d'infrastructures terrestres capables de recevoir et d'analyser des échantillons extraterrestres.
L'objectif final est de faire participer des astronautes européens à la première mission internationale habitée sur Mars. Une coopération sera très vraisemblablement effectuée entre plusieurs pays, tant il est peu probable qu'un seul état se lance dans cette aventure au regard des investissements à consentir et des ressources à mettre en œuvre.