Le rover Perseverance de la NASA embarque un étrange labyrinthe miniature, photographié à plusieurs reprises, ce qui n'a pas manqué d'attirer l'attention des curieux.
Cet étrange motif n'est pas qu'une fantaisie artistique. Il s'agit d'une cible de calibration pour l'instrument SHERLOC, conçu pour détecter des composés organiques sur Mars. Le labyrinthe aide à calibrer avec précision les outils scientifiques du rover.
La cible de calibration SHERLOC sur le rover Perseverance de la NASA.
Crédit: NASA/JPL-Caltech
SHERLOC utilise des techniques spectroscopiques pour analyser les roches martiennes. La calibration est essentielle pour garantir des mesures précises. Le labyrinthe, avec ses lignes en chrome, permet d'ajuster le focus du laser et la position du miroir
scanner.
Les matériaux choisis pour la cible de calibration ont des propriétés spécifiques. Parmi eux, une météorite martienne connue aide à aligner la calibration avec la
géologie réelle de Mars. Le labyrinthe, quant à lui, offre un contraste spectral
idéal pour les tests.
Au centre du labyrinthe, un portrait de Sherlock Holmes ajoute une touche humoristique. Ce détail sert aussi à tester la résolution des cartes spectrales générées par SHERLOC. La précision atteinte permet de distinguer des détails de seulement 50 microns.
La partie inférieure de la cible teste des matériaux. Ces échantillons, exposés aux conditions martiennes, fournissent des données précieuses pour les futures missions habitées. Leur analyse contribue également à affiner les capacités de SHERLOC.
Un gros plan du labyrinthe sur la cible de calibration SHERLOC du rover Perseverance.
Crédit: NASA/JPL-Caltech
L'instrument SHERLOC est accompagné d'une caméra couleur nommée WATSON. Ce duo, inspiré des personnages de Conan Doyle, illustre la créativité des scientifiques.
Comment SHERLOC détecte-t-il les signes de vie ancienne sur Mars ?
SHERLOC utilise la spectroscopie Raman et la luminescence pour identifier des molécules organiques et des minéraux. Ces techniques permettent de distinguer des composés spécifiques sans contact direct avec les échantillons.
La spectroscopie Raman repose sur l'interaction entre la lumière laser et les liaisons chimiques des molécules. Chaque
molécule produit une signature unique, comme une empreinte
digitale, permettant son identification.
La luminescence, quant à elle, révèle la présence de certains minéraux et composés organiques sous lumière ultraviolette. Ces méthodes combinées offrent une analyse complète des échantillons martiens.
Un 'selfie' du rover Perseverance montrant l'emplacement de la cible de calibration SHERLOC.
Crédit: NASA/JPL-Caltech/MSSS
Cette approche non destructive est idéale pour préserver les échantillons en vue de leur retour sur Terre. Elle maximise ainsi les chances de découvrir des traces de vie ancienne.
Pourquoi utiliser un météorite martienne pour la calibration ?
Le météorite SaU008, inclus dans la cible de calibration, est un échantillon de référence précieux. Sa composition minérale, bien documentée, permet d'étalonner SHERLOC avec une grande précision.
Ce météorite provient de Mars, ce qui en fait un standard idéal pour comparer les mesures effectuées sur place. Il aide à ajuster les instruments aux conditions spécifiques de la planète rouge.
L'utilisation de matériaux terrestres pourrait introduire des biais dans les analyses. Le météorite martienne garantit une calibration plus représentative de l'environnement étudié.