Elisabeth Maunsell, professeur au Département de médecine sociale et préventive. Des chercheurs démontrent l'efficacité d'un médicament pour prévenir le cancer du sein.
Une équipe internationale composée de vingt chercheurs, dont Elisabeth Maunsell de la Faculté de médecine, vient de démontrer l'efficacité de l'exemestane dans la prévention du
cancer du sein. Ce
médicament abaisserait de 65 % la survenue de cancer du sein chez des femmes jugées à risques, démontre l'étude publiée par cette équipe dans l'édition du 4 juin du
New England Journal of Medicine.
Pour les besoins de l'étude, 4 560 femmes ménopausées en bonne santé, réparties en deux groupes, ont pris quotidiennement pendant trois ans de l'exemestane ou un placebo. Ces femmes avaient un risque de cancer du sein allant de modéré à élevé, principalement en raison de leur âge (médiane: 62,5 ans). Au terme du suivi, 43 cancers ont été diagnostiqués: 11 dans le groupe médicament et 32 dans le groupe placebo.
L'exemestane est un produit qui interfère avec la signalisation de l'oestrogène. Il est déjà administré comme adjuvant aux femmes chez qui un cancer du sein a été diagnostiqué. Cependant, son effet préventif n'avait pas encore été démontré.
Les chercheurs n'ont pas relevé d'effets secondaires importants du médicament. Les cas de fractures, d'ostéoporose, de tumeurs et d'accidents cardiovasculaires étaient comparables dans les deux groupes. Toutefois, les bouffées de chaleur, la sudation, la fatigue et l'
insomnie étaient légèrement plus fréquentes chez les femmes du groupe médicament.
L'exemestane ne semble pas avoir altéré la qualité de vie générale des participantes. La professeur Maunsell, qui était responsable de ce volet de l'étude, entend analyser plus en profondeur toutes les données relatives à la qualité de
vie. "C'est une information qui doit être mise à la disposition des femmes et des médecins parce qu'elle pourrait avoir une influence sur le choix de prendre ou non ce médicament", commente la chercheuse.