Des chercheurs ont mis au point des composés innovants capables de cibler précisément les cellules cancéreuses sous l'effet de la lumière. Cette approche, testée avec succès sur des souris, ouvre des perspectives prometteuses pour les cancers agressifs.
La photothérapie dynamique (TPD), utilisée depuis des décennies contre certains cancers, pourrait connaître un tournant grâce à ces travaux. Les scientifiques ont combiné des sels de cyanine-carborane, des molécules sensibles à la lumière
infrarouge, pour éliminer les tumeurs
tout en préservant les tissus sains.
Un mécanisme précis et moins toxique
Les sels développés exploitent une particularité des cellules cancéreuses: la surexpression de protéines OATP. Ces dernières captent spécifiquement les composés, évitant ainsi l'utilisation d'agents ciblants supplémentaires. Une fois activés par la lumière, les sels génèrent des molécules d'oxygène destructrices pour les tumeurs.
Contrairement aux photosensibilisateurs classiques, ces sels sont éliminés rapidement de l'organisme. Les patients n'auraient plus à éviter la lumière pendant des mois après le traitement, un inconvénient majeur des thérapies actuelles. Les tests sur modèles murins montrent une réduction significative des effets secondaires.
L'activation par lumière infrarouge permet aussi de traiter des tumeurs profondes. Cette longueur d'
onde pénètre mieux les tissus que la
lumière visible, élargissant le
champ d'application de la TPD.
Des applications potentielles étendues
Les chercheurs envisagent d'adapter ces sels à d'autres sources d'énergie, comme les ultrasons, pour cibler des cancers encore plus profonds. Cette flexibilité pourrait étendre leur utilisation à d'autres pathologies difficiles à traiter.
Les résultats précliniques, publiés dans
Angewandte Chemie, montrent une éradication complète des tumeurs mammaires métastatiques chez les
souris. Les composés agissent également sur les mécanismes de migration des cellules cancéreuses, réduisant les risques de dissémination.
L'équipe, pluridisciplinaire, souligne l'importance de cette découverte pour les cancers du sein triple-négatif, souvent résistants aux traitements conventionnels. Les prochaines étapes incluent des essais sur d'autres types de cancers et l'optimisation des protocoles.