Les femmes parlent-elles plus que les hommes ? Les chiffres ! 🗣️

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Journal of Personality and Social Psychology
Autres langues: EN, DE, ES, PT
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

Contrairement aux idées reçues, la loquacité des femmes par rapport aux hommes ne serait pas une vérité universelle. Une nouvelle étude, plus vaste et approfondie que les précédentes, suggère que cette différence dépend en réalité de l'âge et du contexte social.

Les stéréotypes sur la communication genrée ont longtemps alimenté les débats. Pourtant, les recherches scientifiques peinent à confirmer ces croyances populaires. Une étude récente, publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology, apporte un éclairage inédit sur cette question en explorant les variations de la parole selon l'âge et le genre.

Une différence marquée à l'âge adulte

Entre 25 et 65 ans, les femmes prononcent en moyenne 3 000 mots de plus par jour que les hommes. Cette tranche d'âge, correspondant à la vie active et souvent à la parentalité, semble être le seul moment où un écart significatif se manifeste. Les chercheurs attribuent cette différence à des rôles sociaux spécifiques, comme l'éducation des enfants.

Aucune disparité notable n'a été observée chez les adolescents, les jeunes adultes ou les seniors. Cela suggère que les facteurs biologiques, comme les hormones, ne sont pas les seuls responsables. Le contexte social et familial jouerait un rôle clé dans cette dynamique.

Une tendance globale à la baisse de la parole

L'étude révèle également une diminution générale du nombre de mots prononcés au fil des années. Entre 2005 et 2018, le nombre moyen de mots quotidiens est passé de 16 000 à 13 000. Cette baisse pourrait être liée à l'essor des outils de communication numérique, qui réduisent les interactions verbales en face-à-face.

Les chercheurs soulignent que cette tendance concerne tous les genres et toutes les tranches d'âge. Les SMS et les réseaux sociaux semblent remplacer progressivement les conversations traditionnelles, modifiant ainsi nos habitudes de communication.

Des variations individuelles plus importantes que les différences de genre

L'étude met en avant une grande diversité dans les comportements individuels. L'analyse révèle dans les sujets étudiés que la personne qui prononçait le moins de mots était un homme: moins de 100 mots par jour. A l'opposé, la personne qui parlait le plus en prononçait plus de 120 000 par jour, et il s'agissait également d'un homme. Ces écarts montrent ainsi que les différences entre individus sont bien plus marquées que celles entre hommes et femmes.

Les chercheurs insistent sur l'importance de ne pas généraliser les résultats. La loquacité dépend davantage de la personnalité et du contexte que du genre. Cette nuance invite à repenser les stéréotypes persistants sur la communication genrée.

Vers une meilleure compréhension des interactions sociales

Matthias Mehl, co-auteur de l'étude, travaille actuellement sur un dispositif innovant, le "SocialBit", inspiré du Fitbit. Cet outil mesurerait le temps passé à converser quotidiennement, sans enregistrer le contenu des échanges. L'objectif est d'étudier l'impact des interactions sociales sur la santé et le bien-être.

Selon lui, les interactions sociales sont aussi importantes que le sommeil ou l'exercice physique. Mieux les comprendre pourrait aider à améliorer notre qualité de vie, notamment dans un monde où la communication numérique prend une place croissante.
Page générée en 0.128 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise