Situé dans la section Terre Adélie-George V Land de l'Antarctique oriental, le glacier Astrolabe déverse sa glace dans la mer. Sa largeur est estimée à 10 km, et le bassin versant qui l'alimente s'étend jusqu'à 200 kilomètres à l'intérieur du continent. Son nom provient de celui d'un des vaisseaux de l'expédition Dumont d'Urville au 19ème siècle.
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L'instrument Advanced Land Imager (ALI) du satelliteEarth Observing-1 (EO-1) a capturé cette image en couleurs naturelles de l'Astrolabe le 28 novembre 2010, à la fin du printempsaustral. Des icebergs se séparaient alors de la langue glaciaire, qui s'étend depuis la côte comme une avancée au-dessus des eaux libres de l'océan Austral. Le front glaciaire mesure environ 7 km de large, et les scientifiques estiment qu'il perd un demi-kilomètre cube de glace par an.
La glace de fonte illustrée par cette image n'est pas nécessairement un phénomène inhabituel dans cette région et à cette période de l'année. Mais ce qui l'est plus, c'est l'augmentation de la fonte globale de tous les glaciers de l'Antarctique et du Groenland au cours des deux dernières décennies.
Selon une nouvelle étude de la NASA, les inlandsis (calotte polaire) du Groenland et de l'Antarctique perdent leur masse glaciaire à un rythme accéléré, dépassant en perte de glace celles des glaciers de montagnes et des glaces polaires jusqu'à en devenir le facteur principal de l'élévation du niveau mondial de la mer.
Chaque année, au cours de l'étude depuis 18 ans, les deux ont perdu en moyenne combinée 36,3 milliards de tonnes de plus que l'année précédente; l'inlandsis du Groenland plus rapidement avec une moyenne de 21,9 milliards de tonnes de plus par an. En Antarctique, l'accélération moyenne d'année en année de la perte de masse est de 14,5 milliards de tonnes.
Les auteurs concluent que si ces taux actuels de fusion des inlandsis perdurent lors les quatre prochaines décennies, leurs pertes cumulées pourraient élever le niveau de la mer de 15 centimètres d'ici à 2050. Bien que cela constitue une indication sur la contribution potentielle des inlandsis à l'élévation du niveau de la mer dans le siècle, les auteurs préviennent toutefois que des incertitudes considérables subsistent dans l'estimation de l'accélération future en perte de glace.