Une découverte récente vient bouleverser notre compréhension de l'histoire glaciaire du Groenland.
Bien que la quasi-totalité de l'île soit aujourd'hui recouverte de glace, de nouveaux indices suggèrent que cette couverture glacée n'existait pas il y a moins d'un million d'années. Cette révélation soulève des questions sur la stabilité future de la calotte glaciaire et ses conséquences pour la montée des eaux.
Image Wikimedia
En 1993, un carottage de glace prélevé au centre du Groenland avait révélé la présence de fossiles dans les sédiments sous-jacents, mais ces découvertes avaient été reléguées au second plan.
Ce n'est qu'après une nouvelle analyse, menée par une équipe dirigée par le géologue Paul Bierman, que l'importance de ces fossiles a été reconnue. Les restes trouvés, tels que des graines de pavot arctique et des fragments de saule, témoignent d'une époque où le Groenland était recouvert d'une toundra florissante.
Cette découverte est confirmée par d'autres études antérieures qui avaient déjà mis en lumière l'existence d'un Groenland dépourvu de glace il y a plusieurs centaines de milliers d'années. Les fossiles récemment réanalysés suggèrent que le centre de l'île, aujourd'hui enseveli sous plus de 3 kilomètres de glace, aurait été exempt de cette couche glaciale à une époque où le climat était plus chaud.
La disparition passée de la glace au Groenland, à une époque où les niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique étaient inférieurs à ceux d'aujourd'hui, laisse entrevoir la possibilité d'une répétition de ce phénomène dans le futur. Une fonte complète de la calotte glaciaire groenlandaise entraînerait une élévation significative du niveau des mers, affectant les zones côtières du monde entier.
Image: Halley Mastro/University of Vermont
Cependant, il existe une lueur d'espoir. Le Groenland a déjà vu sa glace fondre pour ensuite se reformer. Cela suggère que des mécanismes naturels pourraient permettre une régénération de la calotte glaciaire, même après des périodes de réchauffement climatique extrême. L'avenir de cette région cruciale pour l'équilibre climatique mondial reste incertain.