Une équipe paléontologique internationale pilotée par des membres du Laboratoire Paléontologie Evolution Paléoécosystèmes Paléoprimatologie (PALEVOPRIM - CNRS / Université de Poitiers) publie en décembre 2020 dans la revue
Historical Biology un nouveau genre de
dinosaure (Les dinosaures (du grec Dinosauria) forment un clade extrêmement diversifié de...) titanosaure provenant du riche gisement de Velaux-La Bastide Neuve (Bouches-du-Rhône) daté de 74 millions d'années. Ce nouveau taxon présente plusieurs caractères anatomiques originaux qui le distinguent d'
Atsinganosaurus velauciensis, décrit en 2010 et des autres titanosaures européens connus, au
nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de 6 au
total ( Total est la qualité de ce qui est complet, sans exception. D'un point de vue comptable, un...) (taxons ibéro-armoricains et roumains).
Cette découverte révèle une plus grande diversité de ces sauropodes, des dinosaures végétariens de grande taille, dans l'archipel européen de la fin du Mésozoique, dont deux sont présents sur le même site.
Garrigatitan est représenté par des individus sub-adultes qui mesuraient entre 4 et 6 mètres et avaient un
poids (Le poids est la force de pesanteur, d'origine gravitationnelle et inertielle, exercée par la...) avoisinant les 2-2,5 tonnes A l'âge adulte, ce dinosaure devait atteindre les 12 mètres et correspond donc au titanosaure le plus large connu en
Europe (L’Europe est une région terrestre qui peut être considérée comme un...) à cette période du Crétacé.
Reconstitution de Garrigatitan meridionalis. © Alain Bénéteau 2020/ paleospot.com
Caractéristiques de ce nouveau genre de titans européens.
Atsinganosaurus velauciensis qui a été décrit en 2010, était considéré comme le seul représentant valide de titanosaure sur le site de Velaux-La Bastide Neuve qui par ailleurs a livré tout un écosystème de reptiles continentaux. Des analyses morpho-anatomique et histologique détaillées sur au total plus d'une 50
aine d'ossements collectés sur ce site ont permis d'identifier et de décrire un nouveau taxon
Garrigatitan meridionalis, le
Titan (Cliquez sur l'image pour une description) des garrigues, défini par des caractères originaux dont un humérus en forme de sablier, un ilium avec une large cavité arrondie au niveau du
pédoncule (En botanique, on appelle pédoncule la tige, parfois appelée queue, qui porte les fleurs, puis,...) pubien et un
fémur (Le fémur est l'os de la cuisse. Il s'agit de l'os le plus long du corps humain.) dont le bord proximo-latéral est écarté. Une analyse phylogénétique a permis de le placer au sein de la famille des Lirainosauridae et de le rapprocher d'un autre titanosaure français
Ampelosaurus atacis, avéré principalement à l'ouest de l'île ibéro-armoricaine à laquelle appartenait le sud de la France.
Poids et longueurs, une plus grande diversité de taille !
Ce nouveau taxon augmente la diversité des titanosaures connus sur l'ile ibéro-armoricaine du crétacé supérieur avec 5 genres et espèces valides appartenant à différentes classes de taille:
Lirainosaurus et
Lohuecotitan provenant d'Espagne, et
Ampelosaurus,
Atsinganosaurus and
Garrigatitan de France.
Les titanosaures européens sont de taille plutôt modeste par rapport à la plupart des sauropodes avec des cas avérés de nanisme dus au phénomène d'insularité. Leur taille se situerait entre 4 à 9 mètres et un poids entre 1,5 et 5 tonnes. Or, la découverte de deux os larges, un ulna (66 cm) et un humérus (longueur préservé de 60 cm) de
Garrigatitan, suggèrent des individus adultes pouvant atteindre jusqu'à 12 mètres, comme pour certains ossements d'
Ampelosaurus. Deux classes de tailles de sauropodes,
moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...) (
Atsinganosaurus) / grande (
Garrigatitan /
Ampelosaurus) se partageaient donc les mêmes écosystèmes et impliquent une structuration des populations et des relations comportementales plus complexes que ceux établis jusqu'à présent.
Divers éléments squelettiques du sauropode Garrigatitan meridionalis ;
à gauche: vertèbre cervicale ; à droite: synsacrum et ilions
© Véronica Diez 2020
Cette étude, parue dans la revue Historical Biology, a été conduite par V. Díez Díaz du
Museum für Naturkunde Berlin (Allemagne) avec des collègues de l'
Universidad del País Vasco (Bilbao, Espagne), de la
Vrije Universiteit Brussel (Belgique), de l'
Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (Bruxelles, Belgique) et pilotée par l'
Université de Poitiers (X. Valentin et G. Garcia, PALEVOPRIM - UMR 7262).
L'équipe de paléontologues en action sur le gisement de Velaux-La Bastide Neuve
© Xavier Valentin 2009
Références:
Díez Díaz, V., Garcia, G., Pereda Suberbiola, X., Jentgen-Ceschino, B., Stein, K., Godefroit, P., Valentin, X. A new titanosaur (Dinosauria: Sauropoda) from the Upper Cretaceous of Velaux-La- Bastide Neuve (southern France).
HISTORICAL BIOLOGY, 2020.
A new titanosaur (Dinosauria: Sauropoda) from the Upper Cretaceous of Velaux-La-Bastide Neuve (southern France)
Contacts:
- Xavier Valentin - Laboratoire Paléontologie Evolution Paléoécosystèmes Paléoprimatologie (PALEVOPRIM - CNRS /
Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) de Poitiers) - xavier.valentin at univ-poitiers.fr
- Verónica Díez Díaz- Museum für Naturkunde - Leibniz Institute for Evolution and Biodiversity Science- Diezdiaz.veronica at gmail.com
- Gildas Merceron - Communication PALEVOPRIM (CNRS/Université de Poitiers) - gildas.merceron at univ-poitiers.fr