Le 30 janvier dernier, la mission Cygnus NG-20 s'élançait en direction de la Station spatiale internationale avec une curieuse cargaison à son bord: une imprimante 3D capable de fabriquer des pièces métalliques en micropesanteur.
Tout d'abord, le fil d'acier inoxydable est poussé dans la zone d'impression. L'imprimante le fait ensuite fondre à l'aide d'un laser, un million de fois plus puissant qu'un pointeur laser classique. L'imprimante ajoute ensuite le métal fondu à l'impression.
Les normes de sécurité dans l'ISS sont assez strictes... Et heureusement pour nos astronautes ! Le point de fusion du métal se situant aux alentours de 1400°C, l'imprimante Metal 3D est mise dans une boîte complètement scellée. Avant sa mise en marche, l'oxygène de cette boîte est totalement remplacé par de l'azote, bien moins inflammable. Cela évite en outre au métal de s'oxyder au contact de l'oxygène.
L'imprimante Metal 3D a été mise en place dans le module Columbus de l'ISS et plus précisément dans l'EDR-2 (European Drawer Rack 2). Comme son nom l'indique, il s'agit d'une imprimante 3D destinée à créer des pièces en métal par superposition de différentes couches. Etant donné que dans l'ISS il est impossible de faire fusionner du métal comme sur Terre, cette imprimante fonctionne à partir du même procédé que celles utilisant du plastique: avec un filament.
C'est l'astronaute de l'ESA Andreas Mogensen qui s'est chargé de la monter dans le rack. L'imprimante pèse 180kg: difficile à manutentionner sur Terre, c'est pourtant un vrai jeu d'enfant dans l'ISS pour Andreas Mogensen.
11/03: début des impressions
4 tests d'impression au total sont prévus, afin de recréer des pièces déjà imprimées sur Terre. Il est ainsi prévu que l'imprimante crée 4 pièces d'environ 125g chacune, dont l'impression prendra à chaque fois 4 semaines environ (à raison d'un fonctionnement de 3h30 par jour). L'objectif est de démontrer qu'il est possible de fabriquer des pièces en métal directement dans l'espace.
Le but de cette imprimante 3D serait de permettre aux astronautes d'être autonomes dans la conception et la réalisation de petites pièces en métal, pour faire par exemple de petites réparations. Sa sœur jumelle est présente au CADMOS: une équipe dédiée étudiera ainsi la faisabilité d'un tel défi et pourra comparer les pièces réalisées avec la gravité terrestre et celles faites dans l'ISS, en micropesanteur.